Depuis 2011, lorsque neuf (9) pays de l’Afrique francophone (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) ont reconnu l’urgence d’agir ensemble en faveur de la planification familiale, et ont créé le partenariat de Ouagadougou. C’est la septième année consécutive que se tient la grande rencontre des acteurs de la planification familiale. Issus de l’Afrique mais aussi d’autres continents du monde. Ces acteurs se retrouvent cette année dans la capitale sénégalaise pour examiner et célébrer les progrès réalisés par rapport à l’ambitieux objectif d’ajouter 2,2 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes contraceptives modernes d’ici 2020.
Plus précisément, les représentants des gouvernements, les leaders religieux, les membres de la coalition de la société civile, les jeunes, les représentants des bailleurs de fonds qui prendront part à la réunion de Dakar aborderont trois importants sujets: la jeunesse, les Pratiques à Haut Impact (PHI) et les stratégies et politiques multisectorielles en matière de planification familiale. A travers le thème retenu cette année, « les voies du succès du PO pour 2020 », le partenariat de Ouagadougou offre aux participants à la 7ème réunion, la possibilité de poursuivre la réflexion entamée l’année dernière lors de la 6ème Réunion annuelle, tenue à Conakry sous le thème «L’autonomisation des femmes et la révolution contraceptive ». Au cours de cette rencontre, il a été évalué les progrès réalisés après les deux premières années de la phase d’accélération. Aussi la réunion de Conakry a permis de convenir sur le fait que des efforts et des progrès continus étaient nécessaires pour que le PO respecte l’échéancier établi. Elle a en outre permis à la communauté de prendre conscience d’autres possibilités à exploiter et que ce faisant, les pays du PO pouvaient éventuellement dépasser leurs objectifs de 2020. Avant Conakry, les acteurs de la planification familiale ont eu d’autres réunions qui ont chacune «marqué un tournant décisif pour la promotion de la PF dans les pays membres du Partenariat de Ouagadougou».
L’urgence d’agir ensemble pour la promotion de la PF découle des taux de fécondité et de morbidité élevés en Afrique de l’Ouest. En effet dans cette partie de l’Afrique, deux cent vingt-cinq (225) femmes meurent tous les jours en donnant la vie, et pour chaque femme qui meurt, il y’a environ trente (30) autres qui souffrent d’infirmité selon un dossier de presse du Partenariat de Ouagadougou. Selon la même source, «en Afrique de l’ouest, comparativement aux pays anglophones et lusophones, les pays francophones présentent les plus forts taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile, les plus forts indices de fécondité, les plus faibles taux de prévalence contraceptive ». Aussi, « l’aide aux pays francophones de l’Afrique subsaharienne pour les interventions de PF reste très faible» ajoute la même source qui précise que, «entre et 2007, cette aide est estimée à 0,86 dollars EU per capita comparée à 1,25 dollar EU per capita pour les pays anglophones et lusophones ».
La réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou vise ainsi «à établir et à faciliter des habitudes et relations de travail collégiales, à échanger les bonnes pratiques, à identifier de nouveaux projets ou approches innovatrices, à célébrer les réussites et à inspirer les progrès futurs». Lancé lors de la conférence régionale sur la population, le développement et la planification familiale tenue à Ouagadougou au Burkina Faso en février 2011 par les 9 gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires techniques et financiers, le Partenariat de Ouagadougou a pour objectif d’accélérer les progrès dans l’utilisation des services de planification familiale au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Togo.
Le Partenariat de Ouagadougou est basé sur deux principes. II mise sur une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds pour optimiser leurs soutiens aux pays et également sur une collaboration et coopération aux niveaux national et régional pour remédier au taux élevé des besoins non satisfaits en matière de planification familiale. D’ores et déjà, des progrès ont été enregistrés dans certains pays membres dans la phase d’accélération relativement aux utilisatrices additionnelles. Les participants à la 7ème réunion de Dakar ne manqueront certainement pas de célébrer ces progrès et d’examiner les voies et moyens pour accélérer vers 2020.