Dosso - Le président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) Pr. Khalid Ikhiri en compagnie des différents commissaires a effectué mardi 11 décembre une série de visites à Dosso de constater de visu l’effectivité des droits et les conditions de la jouissance des droits des personnes consacrés par divers textes.
La délégation comprenant en outre le gouverneur de la région de Dosso et des responsables des forces de défense et de sécurité s’est rendue au Centre Mère et Enfant, au Centre Hospitalier Régional de Dosso et à la Maison d’Arrêt.
A l’issue de toutes ces visites, le président de la Commission Nationale des Droits Humain Pr. Khalid Ikhiri a constaté au niveau du Centre Mère et Enfant une insuffisance en personnel notamment les médecins généralistes et les pédiatres. Dans l’ensemble, la majorité du personnel dans ce centre est constitué de bénévoles.
Le président de la CNDH s’est réjoui de la construction par le Conseil Régional d’un pavillon pour les malnutris mais il reste à l’équipement et le personnel.
Au Centre Hospitalier Régional, il y manque de véhicule de pool utilitaire depuis deux ans en vue du transport de l’oxygène et à l’évacuation des accidentés pour les cas très graves. C’est toujours l’ambulance qui joue ce rôle, ce qui n’est pas adapté. En plus, cet établissement est confronté à l’insuffisance des techniciens de surface, seuls 3 agents sont titulaires sur 50. S’y ajoute un manque de matériel de traumatologie bien qu’un centre existe mais non équipé. La Commission Nationale des Droits Humains a d’autre part relevé le retard dans la chaîne de recouvrement de crédits relativement à la gratuité des soins.
En dépit des difficultés évoquées au niveau de ces formations sanitaires, le président de la Commission Nationale des Droits Humains s’est félicité des efforts fournis par l’état à travers notamment le paiement de la gratuité de soins, 25 millions pour le Centre Mère et Enfant, 19 millions au Centre Hospitalier Régional, la disponibilité des médicaments au niveau de la pharmacie Centre Mère et Enfant.
Le Pr. Khalid Ikhiri a saisi l’opportunité pour féliciter le programme national de lutte contre le paludisme, l’UNICEF et le PAM. Au niveau de la pédiatrie B du Centre Mère et Enfant, la CNDH a constaté un taux de 3 à 4% de décès liés à la malnutrition, taux largement inférieur au 10% de décès admis par l’OMS, ce qui constitue donc une performance. La Commission Nationale des Droits Humains s’est félicité du geste hautement patriotique de feu Amadou Kotondi Maïfada qui a construit au Centre Mère et Enfant un bloc pour les femmes fistuleuses d’une valeur de 52 millions de francs CFA rappelé à dieu la veille de l’inauguration du centre. La CNDH salue la mémoire du défunt et encourage d’autres bonnes volontés à lui emboiter le pas.
A la Maison d’Arrêt de Dosso, le président de la Commission Nationale des Droits Humains et les différents commissaires qui l’accompagnent ont visité les différents quartiers et eu des échanges avec les détenus au nombre de 242. Il y ressort le problème récurrent de la lenteur judiciaire avec un taux élevé de prévenus supérieur au taux de condamnés. A titre illustratif, on peut citer des prévenus ayant 6 – 8 – 9 et même 13 ans en attente de jugement. Il y a donc lieu a estimé Pr. Khalid Ikhiri d’organiser des assises à Dosso qui ne se sont pas tenues depuis plus de deux ans.
Le président de la Commission Nationale des Droits Humains a indiqué qu’au terme de toutes leurs visites, un rapport sera établi ultérieurement pour faire des recommandations aux autorités compétentes.
Ces visites se déroulées en marge des activités commémoratives du 70ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) qui ses tenues à Dosso.
La CNDH a organisé des cérémonies à Tahoua et à Niamey pour les festivités commémoratives de la DHDH.
A Tahoua, le rapporteur général de la CNDH a animé une conférence sur la paix et les droits humains pendant qu’ à Niamey, la vice-présidente de la CNDH avec l’appui de la délégation de l’Union Européenne a participé à une cérémonie de remise de don aux femmes détenus à la maison d’arrêt ainsi qu’à la remise de prix aux lauréats du concours de plaidoirie sur la peine de mort.