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L’endettement du Niger préoccupe les institutions de Bretton Woods

Publié le samedi 15 decembre 2018  |  Xinhua
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L'endettement du Niger, qui représente entre 42,7% et 44% du PIB en 2017 et pourrait atteindre 45,1% en 2018, selon la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI), constitue une préoccupation majeure pour ces institutions, à en juger leurs récentes alertes à l'endroit des autorités du pays, ont rapporté vendredi les médias locaux.

Joëlle Dehasse, responsable des opérations de la BM au Niger, a récemment présenté à Niamey le rapport 2018 de son institution. Selon elle, la dette au Niger, dont l'encours est de 1.985,9 milliards de francs CFA (3,44 milliards de dollars) en 2017, représente 44% du PIB, avec des risques de détérioration de la dette importants, bien que le Niger appartienne au groupe des pays à risque modéré.

Joëlle Dehasse a expliqué les facteurs de la dette publique au Niger par d'importants déficits consécutifs à la chute des prix du pétrole, en l'absence de réserves budgétaires suffisantes.

Elle a indiqué que la dette intérieure était un facteur clé de l'endettement public, en hausse de près de 10% sur une période de quatre ans, en raison notamment de l'émission de titres sur le marché régional, mais également à cause de la dette de la banque centrale. Les échéances ont tendance à se raccourcir et les taux d'intérêt sont plus élevés par rapport à la dette multilatérale extérieure.

Par ailleurs, une délégation du FMI conduite par le directeur adjoint du département d'Afrique, David Owen, en visite à Niamey en avril dernier dans le cadre de la revue annuelle des programmes de l'institution, avait demandé au gouvernement nigérien d'être prudent dans la gestion de la dette dans le cadre de l'accroissement des investissements, tout en saluant les efforts du gouvernement nigérien dans sa politique de réduction des arriérés.

Cette délégation avait relevé que la dette du Niger représentait 40% en 2016 et 42,7% en 2017. En 2018, l'Etat anticipe un niveau d'endettement à 45,1%. La délégation avait proposé aux autorités d'opter pour des prêts concessionnels, afin de ne pas alourdir la dette du pays.

L'institution a tout de même noté les performances économiques du pays, avec un taux de croissance de 5% pour 2017.

Cet endettement du Niger est diversement apprécié par les citoyens.

Selon Idrissa Souley, directeur administratif, "le prêt en soit n'est pas une mauvaise chose, tout dépend de l'usage qu'on en fait", rappelant l'adage selon lequel "on ne prête qu'aux riches".

Pour Mamoudou Hassane, enseignant à l'Université Abdou Moumouni de Niamey, a priori, la dette n'est pas une mauvaise chose, mais on s'endette pour investir. "L'endettement doit servir à des investissements rentables, ce qui permettra non seulement de faire face au remboursement et de dégager des marges, sinon le pays peut arriver à un niveau où il ne peut plus faire face au service de la dette, ce qui pourra conduire à une crise de la dette certaine", a-t-il suggéré.

Il estime que si le FMI a demandé aux autorités nigériennes d'être prudentes dans la gestion de la dette, concernant l'accroissement des investissements, "c'est parce qu'il y'a un problème de gestion des ressources publiques".

Le ratio dette publique/PIB constitue un indicateur de l'état d'une économie et un facteur clé pour la viabilité des finances publiques, a-t-il expliqué, précisant que "plus le ratio était élevé, plus l'économie allait mal". Aussi, pour lui, le gouvernement doit être très regardant par rapport à la gestion des fonds publics, sous peine de créer des charges insupportables par les générations futures.
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