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Mariage shap-shap : en cherchant sa mère, il trouve, sa future épouse
Publié le mercredi 30 octobre 2013   |  Le Canard déchaîné




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Qui aurait pu l’imaginer ? Tout s’est passé à la vitesse de la lumière : la déclaration d’amour, les fiançailles, le mariage, en l’espace de 48 heures. Il ne reste plus que le bébé shap shap pour réussir le coup de la révolution technologique sentimentale.

Si bien sûr, un jour, le Blanc réussit à nous faire faire des enfants, via le téléphone. Et tenez bien, le comble dans tout ça, c’est en cherchant sa mère que le destin va le conduire sur les traces de sa future épouse.

Ils se sont connus le jeudi dernier pour la première fois, et le samedi 15 octobre 2010, ils ont convolé en noces pulvérisant le record de mariages shap shap. A l’origine de leur histoire d’amour, un banal coup de fil. Mourtala cherchait à joindre sa mère. Le numéro de la vieille, il l’a dans son « congolo » et nul besoin pour lui de fouiller un quelconque répertoire ou un agenda. Mais comme il était écrit quelque part que son destin sera lié à celui de Roukayatou, sa main a glissé sur un 9 au lieu de 6 et c’est la bonne erreur. A l’autre bout du fil, une voix douce qui pénétra dans la chair de Mourtala. Sur le champ, les deux correspondants s’excusèrent du quiproquo et prirent congé l’un de l’autre. Toutefois, le coup de foudre est parti pour ne pas se dissiper. L’amour maternel peut attendre. Mourtala emporté par la voix de tout à l’heure à l’autre bout du fil de refaire le même numéro, celui de l’in connue.

Roukayatou aussi ne se fit pas prier pour répondre. Les deux jeunes gens sympathisèrent quelques minutes et promirent d’établir un contact visuel dans les meilleurs délais. Et comme Dieu ne fait jamais les choses au hasard, les deux tourtereaux habitent deux quartiers voisins, Mourtala à Yantala et Roukayatou à Riyad. Ils conclurent d’un rendez-vous dans l’après midi et le jeune « coq » se retrouva chez sa jeune « poule ». Encore une fois, ce fut comme sur des roulettes, Mourtala n’eut aucune difficulté à trouver le domicile de Roukayatou, fort de l’indication que cette dernière lui donna. Puis, c’est parti à la vitesse des films hindous : le bébé sort du ventre de sa mère, sur le champ, il grandit et devient un colosse envié par la plus jolie fille de la ville convoitée par les plus riches. Il s’en suit des misères pour le couple, cependant le bien triomphant toujours du mal, les deux protagonistes finissent par s’unir pour l’éternité. Et toute cette succession dans un temps chrono de pas plus de deux heures de temps.

C’est ce qui va arriver à Mourtala et à Roukayatou, à la différence que eux ne verront aucune misère dans la réalisation de leur voeu commun. La coïncidence, ils étaient tous là de la vie de célibat, Mourtala avec ses 44 ans avait de la peine à trouver sa douce moitié, de même que Roukaya avec ses 35 ne voulait pas rater pour tout l’or du monde le premier prétendant qui frapperait à leur porte. Le vendredi, deux parents de Mourtala vinrent pour la demande de main. Et le samedi, les deux tourtereaux convolèrent en noces sans aucune difficulté avec la bénédiction de leurs parents. Mariage shap-shap, dira quelqu’un.

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