L’on se rappelle qu’à un certain moment de l’étape du Tazartché, le président Tandja Mamadou nourrissait une haine quasi viscérale à l’endroit de la France. Il était tellement réfractaire à la politique de ce pays qu’il tenait ses discours carrément en Haoussa, boycottant systématiquement la Langue de Molière, premier instrument de la colonisation française.
Par cette conduite, le président Tandja Mamadou exprimait une sorte de rébellion contre l’ancienne métropole, une façon de remettre en cause tant l’autorité coloniale, impérialiste, que les nombreux accords économiques suicidaires qui liaient notre pays à la France. Et, comme alternative, le président Tandja Mamadou s’était tourné vers la Chine, appelant les nigériens à accorder beaucoup d’égards (… à ces petits hommes aux grandes oreilles facilement reconnaissables ». Tandja avait fait son choix, et le peuple nigérien avec lui avait compris toute la supercherie des relations entre la France et notre pays. Il disait niet aux anciens accords notamment dans le domaine de l’uranium, allant jusqu’à obliger le géant du nucléaire français AREVA à non seulement réviser les anciens accords mais à en lier de nouveaux sur la base d’un partenariat désormais gagnant-gagnant.
Le président Tandja avait même obtenu d’AREVA le versement d’une importante somme d’argent à notre pays, représentant le manque à gagner que cette entreprise avait causé à notre pays. Nonobstant ce que notre pays avait concrètement arraché à AREVA à la faveur de la rébellion du président Tandja Mamadou, ces événements avaient réussi à ouvrir les yeux des nigériens sur l’aberration que représentaient les relations entre notre pays et la France. Les uns et les autres en prenaient réellement conscience au point où, quand Tandja avait initié la politique de diversification de nos partenaires économiques, le peuple entier avait adhéré à cette option. Tandja se plaçait dans la droite ligne d’un Sankara, ou mieux, d’un Hugo Chavez.
Une véritable révolution populaire fourmillait et le Niger s’apprêtait à donner une leçon inédite de gouvernance tant à la France qu’aux autres pays africains encore sous le joug de la Françafrique. Malheureusement, ce mouvement fut mal encadré par des troubadours qui l’avaient détourné de son objectif premier aux profits d’intérêts boulimiques et égocentriques. Vous connaissez la suite. Toutefois, même si ce mouvement a échoué, il a eu comme avantage d’ouvrir les yeux des Nigériens sur le caractère aberrant de la mainmise de la France sur nos ressources naturelles, notamment l’uranium. Ce mouvement a aussi permis à notre pays de diversifier ses partenaires, se tournant beaucoup plus pour la Chine qui, dans le monde entier, est en train de s’affirmer comme la première puissance économique et industrielle. Aujourd’hui, les événements qui se jouent sur la sphère politico-économique de notre pays sont en train de donner raison à la politique de rébellion contre la France que le président Tandja Mamadou avait initiée.
La dernière sortie des responsables d’AREVA annon çant des démarches nouvelles engagées par ce groupe avec la Mongolie pour se procurer de l’uranium au détriment de celui du Niger est non seulement une insulte pour notre pays mais représente aussi une trahison qui montre au monde entier le manque de sérieux de la France. Certes, la France peut vouloir diversifier ses partenaires ; cependant, a-t-elle besoin de l’annoncer de manière péremptoire et au moment où Justement notre pays énonce sa volonté de réviser certaines clauses assassines du partenariat qui nous lie à cette pieuvre? Dans tous les cas, l’enseignement de Tandja Mamadou est là et on a l’impression que les autorités actuelles s’en sont accaparées. Ainsi, au moment où AREVA clame son chantage, on apprend du Président de l’Assemblée Nationale que notre pays aurait négocié un gigantesque emprunt à long terme de plus de deux milliards de dollars avec la Chine ; histoire de faire comprendre à AREVA qu’elle n’est pas le seule partenaire au développement de notre pays.
Il reste que cet élan soit davantage renforcé dans d’autres secteurs comme celui du pétrole. Au demeurant, c’est tout le peuple entier qui doit se lever comme un seul homme et dénoncer ou même boycotter les intérêts français au Niger. Sauf qu’il faut rester extrêmement prudent car la France a bien infiltré le système sécuritaire de notre pays. Le cas de Déby au Tchad est très édifiant sur le chantage et la pression dont la France est capable pour sauvegarder ses intérêts.