Au Niger, la mort dans un camp d’instruction de Niamey d’un jeune élève officier suscite beaucoup d’interrogations. Ses parents et amis devraient manifester pacifiquement, ce dimanche, pour exiger que la lumière soit faite sur les circonstances de cette mort, mais la mairie de la capitale a finalement interdit le rassemblement. L’affaire fait grand bruit et les gendarmes ont ouvert une enquête.
Selon le premier responsable de la ville de Niamey, la manifestation est interdite pour des raisons de procédures judiciaires ouvertes. Sitôt la mort de l’élève officier Thiombiano Talata Chamsoudine connue, la gendarmerie a été instruite pour ouvrir des enquêtes. Les gendarmes qui ont déjà entendu plusieurs responsables du camp de Tondibia tentent de savoir si c’est une histoire de bizutage qui aurait tourné au drame.
En effet, c’est un corps sans vie qui a été présenté au médecin de l’hôpital général de référence de Niamey le 7 décembre 2018. Au vu des sévices corporels insupportables, dit-on, le médecin a pris soin de ne pas mentionner les causes du décès du jeune officier. Les premières sanctions administratives sont déjà tombées. Le chef de corps de l’école de formation des officiers a déjà été remplacé.
Dans la mort de ce jeune officier, qui revenait de Chine, il y a beaucoup de zones d’ombre, précisent des sources sécuritaires. Les conclusions de la gendarmerie sont très attendues par la hiérarchie militaire.
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les Nigériens qui condamnent cette mort. Des vidéos montant de jeunes recrues en train d’être torturées dans le cadre de leur formation circulent sur internet également. Ce sont des choses courantes, dit-on dans les milieux militaires, mais aberrantes, selon les défenseurs des droits de l’homme.