Le Premier ministre Brigi Rafini a jugé que ‘’l'administration publique nigérienne donne une image déplorable,, estimant que la ‘’situation est dramatique’’.
Le chef du gouvernenent s’exprimait ainsi jeudi 27 décembre 2018 au cours d’une rencontre à Niamey avec les Secrétaires Généraux, leurs adjoints et les Inspecteurs Généraux de Services (IGS) des ministères.
Au nombre des tares de l’administration, il a cité notamment l'inefficacité ; l'absentéisme ; les retards ; le peu de performance, etc. en dépit des compétences recrutées dans la fonction publique et de l'acquisition d'équipements.
Brigi a fait observer que ce diagnostic de l'administration publique relevant malheureusement un certain nombre de comportements qui freinent la performance de l'administration et par effet d'entrainement annihilent l'efficacité de l'action gouvernementale.
la présente réunion d'échanges espère amorcer la relance irréversible d'une administration publique nigérienne à même de répondre aux préoccupations fondamentales de l'Etat qui sont celles de servir le peuple nigérien.
Le Premier ministre a précisé que ‘’le Niger a instauré il y a quelques années le système de la planification de son développement, c'est à ce titre que le gouvernement de la 7ème République s'est toujours doté d'un Plan de Développement Economique et Social’’.
‘’Dans la même veine, le gouvernement a adopté beaucoup de reformes dont la principale est incontestablement l'institution du budget programme, toutefois, la réussite du Plan de Développement Economique et Social et les reformes engagées par le gouvernement ne sauraient être effectives sans une administration efficace et compétitive’’ a-t-il indiqué.
‘’ ‘’C'est là le tableau lamentable de l'administration publique du Niger. C'est dire qu'il appartient donc à la tête pensante (les secrétaires généraux) des ministères de changer cette image. '' Nous avions à l'époque demandé à toutes les administrations de se ressaisir en instaurant un système de contrôle et de suivi’’ a déclaré le Premier Ministre.
‘’Un moment, les instructions semblaient donner satisfaction. Mais aussitôt après, on est retombé dans les mêmes pratiques'', a rappelé le Premier ministre avant d'insister sur le fait qu'il est tenu conformément à la responsabilité qui est la sienne de répondre à son cahier de charge en remettant l'administration au travail’’.
‘’ Cet exercice est valable pour chacun de nous en fonction de la responsabilité dont il est investi’’ a-t-il ajouté.
Le Premier Ministre a enfin formulé le vœu qu'il y ait un regain de prise de conscience au niveau des plus hauts responsables, tout en ajoutant qu'il faut un changement profond et irréversible dans le comportement à l'objectif recherché.
Quant au Haut Commissaire à la Modernisation de l'Etat, M. Amadou Saley Oumarou, l'Inspecteur Général de la Gouvernance Administrative Yahouza Issoufou et le coordonnateur de la Cellule d'Analyses des Politiques Publiques et de l'Evaluation de l'Action Gouvernementale (CAPEG), M. Abdoulahi Garba, ils ont tour à tour pris la parole pour expliquer le dysfonctionnement de l'appareil administratif public nigérien sur la base des rapports et des échanges lors des réunions.
A l'issue de ces échanges interactifs, le Premier ministre, a demandé au Haut commissaire à la Modernisation de l'Etat et au Coordonnateur de la CAPEG d'élaborer la synthèse de cette rencontre en intégrant les recommandations y afférentes.