Niamey - Le Niger qui s’est retiré des normes de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) en octobre 2017 pour protester contre sa suspension au cours d’un conseil d’administration de l’initiative compte reprendre sa place, a annoncé mardi à Niamey le Premier Ministre Brigi Rafini.
Le chef du gouvernement a rendu public cette décision au cours du lancement d’une conférence sur les industries extractives sous le thème: '' Gouvernance du secteur extractif : enjeux et défis'' au palais des Congrès de Niamey en présence des membres du gouvernement, du corps diplomatique et de plusieurs invités de marque.
''Par une incompréhension, née d'un déficit de communication, notre pays a été suspendu lors du Conseil d'Administration de l'ITIE tenu à Manille aux Philippines, le 26 octobre 2017 pour insuffisance de progrès, suite à cette suspension qui lui a paru injustifiée, le Gouvernement a décidé de retirer le Niger de la norme ITIE''., a rappelé Brigi Rafini, notant que ''Grâce à un dialogue constructif, franc et direct entre les responsables de l'ITIE Internationale au plus haut niveau et la partie gouvernementale, le malentendu a été dissipé, les deux parties ont pris la ferme résolution d'apporter les correctifs nécessaires, chacune en ce qui le concerne, afin de marquer un nouveau départ''.
Le Premier Ministre SE.M. Brigi Rafini a fait observer que '' le Niger a toujours fait de la gouvernance des industries extractives un axe prioritaire de sa politique de développement économique et social, c'est fort de cette conviction que le Gouvernement a décidé d'organiser la présente Conférence et de reprendre sa place au sein de la grande famille ITIE'', ajoutant : c’est pourquoi, le Président de la République Issoufou Mahamadou en fin connaisseur de ce secteur, mais aussi ayant à cœur le développement durable de notre pays, a inscrit la gouvernance des ressources naturelles et du sous-sol parmi les objectifs prioritaires du Programme de la Renaissance Acte II, le projet de société sur la base duquel il a été élu''.
le Niger a entamé dès 2005 le processus de son adhésion à l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives, connue sous le sigle 《ITIE》, il a été admis pays candidat à l'ITIE en Août 2007 et déclaré pays conforme à la norme ITIE le 1er mars 2011'' , a rappelé le Premier Ministre.
''Depuis cette date, le Niger a toujours joué sa partition en publiant régulièrement ses rapports dans lesquels figure l'intégralité des recettes tirées de ses ressources minérales'', a noté Brigi Rafini.
Le Premier Ministre a par ailleurs fait savoir que, ''C'est dans cet ordre d'idées que le Gouvernement a immédiatement entrepris la réforme du Secrétariat Permanent ayant abouti à la mise en place d'un nouveau dispositif qui sera doté d'un personnel compétent et en nombre suffisant et d'un Groupe Multipartiste de Concertation où les différents acteurs, à savoir l'État, les Industries Extractives et la Société civile joueront un rôle majeur dans la mise en œuvre de la norme ITIE dans notre pays''.
''Le nouveau dispositif institutionnel mettra également en place un plan de communication dynamique qui permettra notamment de diffuser le plus largement possible le rapport ITIE'', a-t-il ajouté''.
Brigi Rafini a indiqué que ''cette conférence donnera l'occasion de faire le point sur la gouvernance du secteur extractif et les enjeux d'une communication responsable sur l'ITIE et qu'elle permettra aussi de contribuer efficacement à la mise en œuvre des politiques et stratégies en matière de gouvernance des industries extractives dans le cadre d'un dialogue inclusif afin de créer un environnement favorable au développement socio économique des populations''.
Le Premier Ministre a souligné qu' ''il est évident que le développement de l'Afrique passe par son industrialisation qui, elle-même est sous-tendue par la transformation de nos matières premières, c'est en tenant compte de cet impératif, a-t-il dit, Monsieur le Secrétaire Exécutif de l'ITIE Internationale que j'interpelle votre institution afin qu'elle associe le combat pour la transparence dans la gouvernance des industries extractives.
La représentante résidente de la Banque mondiale a rassuré le Niger du soutien de son institution pour l’appui à la structure qui sera mise en place à cet effet.
Le Niger est producteur d’or, de l’uranium, du charbon et du pétrole.