La libération des quatre otages français, enlevés le 16 septembre 2010, fonctionnaires d'AREVA et une filiale de Vinci, société française bénéficiaire du droit d'exploitation d'uranium au Niger, a provoqué une double polémique : l'une se rapportant à un prétendu versement de rançon de la part de la France et l'autre associant l'Algérie, Ançar Eddine et le Qatar aux négociations en vue de la libération de ces otages.Le site français i télé, quant à lui, s’est interrogé hier, sur un supposé rôle du mouvement armé Ançar Eddine dans cette affaire.Selon ce site, le groupe dirigé par Iyad Ag Ghaly a joué un rôle en faveur de la libération des otages. Il s'agit du même Ançar Eddine qui a combattu la France au nord du Mali.D'où la nécessité de vérification des informations publiées autour de cette affaire. «Opération secrète ?» «Rançon ?» Ce sont des questions que se sont posés plusieurs médias français quant à cette libération.D'autres informations ont fait état de la «participation de l'Algérie et du Qatar» aux négociations en vue de la libération des otages français.Selon ces informations, les deux pays auraient intercédé auprès d'Ançar Eddine pour cette libération. Des informations vraisemblables, et ce, pour diverses raisons.Le premier argument contredisant ces informations est le fait qu'Ançar Eddine n'est pas l'auteur de l'enlèvement des quatre otages. Les observateurs de la scène sécuritaire au Sahel savent qu'Aqmi n'accepte jamais de remettre à une autre organisation «ses» otages.
Un autre argument, et pas des moindres : si l'Algérie avait cette possibilité de participer à la libération d'otages, elle aurait déjà obtenu celle de ses diplomates retenus par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), organisation terroriste alliée à Aqmi.
Un autre argument : il est très peu concevable que l'Algérie qui voit d'un mauvais œil l'ingérence du Qatar dans les affaires du Sahel par le soutien apporté à des djihadistes sévissant dans la région, coopère avec Doha dans cette affaire.
Ces informations engageant l'Algérie dans une affaire aussi délicate, aux côtés du Qatar, intervient, faut-il le noter, à un moment où le ministre des Affaires étrangères effectue une tournée dans les pays du Sahel, insistant sur le non-paiement des rançons aux terroristes.
Si l'information sur un prétendu versement de rançon en contrepartie de la libération des quatre otages français est vérifiée, l'Algérie qui milite au plan international contre le paiement des rançons aux terroristes, se trouverait dans une position peu enviable quand on l'associe à cette démarche.
Une somme de 20 à 25 millions d'euros a été versée, selon le journal Le Monde, par la France en contrepartie de la libération de ses quatre ressortissants enlevés par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à Arlit, au Niger. Une information à vérifier, mais démentie hier par l'Elysée qui a avancé que la France n'a versé aucune rançon aux ravisseurs.
Une autre information, non vérifiée également, fait état du «paiement de la rançon à partir de la caisse noire de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, services secrets français).
Le président François Hollande a indiqué à propos de cette libération : «C'est une heureuse nouvelle qui démontre que tout est toujours possible à condition que l'on mène avec sérieux les démarches indispensables».
Les quatre otages sont arrivés en France hier, accueillis par François Hollande, Laurent Fabius ainsi que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
«J'avais dit, dès que j'ai pris mes fonctions, que j'utiliserai tous les contacts possibles. La guerre au Mali a pu suspendre ces initiatives, elles ont été immédiatement reprises», a déclaré le président français.
Mounir Abi
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