"Victoire du Niger", "heureux dénouement", "immense soulagement", "tout le Niger se réjouit", "excellente nouvelle", "formidable succès"... Les qualificatifs manquent pour saluer cette prouesse du Président de la République, SE Issoufou Mahamadou, qui a réussi, avec brio, la libération des otages français enlevés en septembre 2010 à Arlit, et détenus depuis lors par les éléments d’Aqmi.
En effet, depuis l’enlèvement des otages, il y a de cela plus de trois ans, notre pays s’est employé à créer les conditions de leur libération. Ainsi, sous l’impulsion du Chef de l’Etat, une cellule de crise a été créée à la Présidence de la République, avec tous les moyens à sa disposition pour mener à bien cette délicate mission, dans la discrétion la plus totale.
Des professionnels aguerris, des spécialistes de ce genre de dossiers ultra sensibles car touchant à la vie humaine, ont entrepris un travail de terrain afin d’amorcer un début de dialogue pour établir la confiance.
Il fallait montrer et démontrer qu’au Niger, nous sommes capables de mener à bon port les missions les plus délicates. Dans nos traditions ancestrales, l’hôte est roi, il est choyé et protégé. Malheureusement, ce qui s’est passé à Arlit le 16 septembre 2010, va foncièrement à l’encontre de cette maxime si chère à toute l’Afrique traditionnelle. Enlever des personnes, qui plus est, venues pour nous appuyer dans le cadre du développement de notre pays! Une insulte, une humiliation suprême pour le Niger et ses fils. Il était donc de notre devoir de résoudre cette épineuse équation de prise d’otages sur notre territoire.
Aujourd’hui, grâce à la persévérance et au professionnalisme des négociateurs nigériens, ce qui semblait impossible, tant la méfiance était grande de part et d’autre, surtout après l’intervention française au Mali et la mort de plus de sept cent jihadistes, est devenue une réalité.
Le Président de la République en personne, homme de dialogue et fin négociateur, n’a ménagé ni son temps ni sa peine, pour suivre pas à pas, heure par heure, minute par minute, l’évolution de ce dossier brûlant. Pour lui, il fallait laver l’affront fait au Niger et à son peuple, sans tambours ni trompettes, ni dans le sang et les larmes, mais au moyen de l’arme la plus puissante qui soit, le dialogue et la persuasion. Car comme disait Martin Luther King, la non-violence, est une arme puissante et juste, qui tranche sans blesser et ennoblit l’homme qui la manie. C’est une épée qui guérit’’.
Il est vrai que le tort causé à la Nation nigérienne par l’agissement de ces preneurs d’otages est énorme, tant au plan de la sécurité intérieure, de l’entrave à la réalisation des actions de développement patiemment mises en œuvre, que de l’image totalement erronée de notre pays, projetée à l’extérieur par certains médias toujours prompts à mettre en exergue le sensationnel et le côté négatif.
Et c’est d’ailleurs pourquoi, dès la libération des otages français, le Président de la République, Issoufou Mahamadou s’est personnellement rendu à l’aéroport de Niamey afin de les accueillir et témoigner ainsi son soulagement pour ce dénouement heureux. Le Chef de l’Etat a rendu un hommage appuyé aux membres de l’équipe nigérienne auxquels il a confié les négociations, et leur a exprimé la reconnaissance de la Nation tout entière. Il a aussi félicité les otages et leurs familles, avant de féliciter le Président François Hollande dont il a apprécié la détermination au cours du traitement de cette affaire’’, et s’est dit honoré par cet acte qui, affirme-t-il, honore également le Niger et son peuple.
Du côté du gouvernement et du peuple français également, le satisfecit est général, ainsi que la reconnaissance à l’endroit du Niger et de son Président. Et le Président français François Hollande l’a exprimé en ces termes: "Je veux exprimer toute ma gratitude au Président du Niger qui a réussi à obtenir la libération de nos compatriotes".
Cette libération des otages détenus depuis plus de trois ans est sans doute une heureuse issue, qui démontre ’’qu’à cœur vaillant, il n’est rien d’impossible’’. Elle doit également nous inciter à avoir une pensée et prier pour les autres otages encore détenus aux quatre coins de la planète.
Mahamadou Adamou
