Le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l'Ouest (PPAAO) au Niger organise depuis hier à Niamey, dans un hôtel de la place, un atelier de formation sur la communication pour un changement de comportement. Cet atelier qui s'inscrit dans les activités du PPAAO vise à passer en revue les moyens de communication à adopter pour le changement de comportement d'une part et de renforcer les capacités des spécialistes en communication pour une meilleure mise en œuvre des activités de communication d'autre part. C'est le secrétaire exécutif du Centre National de la Recherche Agronomique du Niger, Pr. Abdoulaye Soumana qui a présidé l'ouverture des travaux de cette rencontre.
En Afrique de l'ouest, l'Agriculture contribue à hauteur de 35% à la formation du produit intérieur brut. Autrement dit, le secteur agricole assure, une fonction économique certaine dans nos Etats. Ce secteur est également à la base de multiples enjeux sociétaux : il est le premier utilisateur de main d'œuvre, puisqu'environ 60% de la population active de notre région y travaille ; il constitue un secteur important pour les femmes ouest africaines qui y jouent un rôle important dans le processus de production, de transformation et de commercialisation, sans oublier bien sûr la fonction alimentaire, puisque 80% des besoins alimentaires de nos populations sont couverts par les productions de la région. C'est pourquoi, en ouvrant les travaux de cet atelier, le secrétaire exécutif du Centre National de la Recherche Agronomique du Niger, Pr. Abdoulaye Soumana a souligné que malgré cette importance pour l'agriculture en Afrique de l'ouest, elle ''est l'une des moins performantes dans le monde. Nos rendements sont parmi les plus faibles du monde. En effet, 30% de nos concitoyens ne mangent pas à leur faim, situation dont on devine aisément les conséquences sur la qualité du bien être social et sur l'économie. De plus, nos agriculteurs sont parmi les plus pauvres de la planète''. Au nombre des facteurs qui compromettent l'extériorisation des potentialités de l'Agriculture en Afrique de l'ouest, le secrétaire exécutif du CNRA a évoqué les contraintes naturelles, les contraintes socio-économiques, mais aussi les contraintes politiques liées aux choix pas toujours appropriés des orientations stratégiques et d'investissements. Pour lever les contraintes au développement de l'agriculture considérée comme le moteur de la croissance économique de nos Etats, ces derniers ont maintenu ou restructurer les organisations de recherche agricole héritée de la colonisation, ou pour certains, ils les ont créées. L'idée étant, à juste titre, que cette recherche est un facteur fondamental de transformation et de dynamisation du secteur. C'est ainsi que, depuis près d'un demi-siècle, la recherche agronomique ouest africaine tente d'apporter des solutions aux problèmes de notre agriculture. Cependant, il n'est un secret pour personne que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes et ce n'est pas sans mal que nos structures de recherche génèrent des technologies. Elles sont en outre confrontées à des problèmes de moyens, d'orientation et de politique qu'on peut ajouter à des pesanteurs de nature structurelle, a ajouté le secrétaire exécutif du CNRA. Mais au-delà de ces facteurs qui compromettent l'efficacité, l'efficience et la compétitivité de la recherche agricole ouest africaine, il en est un autre qui, depuis toujours a fait l'objet de préoccupations de la part des acteurs du développement agricole : c'est la vulgarisation agricole qui selon Larousse, consiste à : «rendre accessible une connaissance au plus grand public, faire connaître, propager ». Cette définition insiste sur une des premières étapes de la vulgarisation agricole, c'est-à-dire rendre accessible la connaissance à ceux à qui elle est destinée. Il s'agira donc d'un processus pédagogique qui consiste à transmettre un objet (l'innovation, la connaissance, la technologie..) du créateur de cet objet (le chercheur) à un utilisateur de cet objet, le producteur. Par ailleurs, une récente étude menée en Afrique de l'ouest a démontré que le taux d'adoption de 80 technologies proposées par nos institutions de recherche d'Afrique de l'ouest tourne en moyenne autour de 22%. C'est dire qu'il reste énormément de travail à faire au regard des défis auxquels le secteur agricole est confronté.
Quant à la représentante du directeur exécutif du Conseil Ouest Africain pour la Recherche et le développement en Afrique de l'Ouest et du Centre (CORAF), Mme Ndèye Oulèye Anne, elle a indiqué que cette formation vient à point nommé, en ce sens qu'elle donne l'opportunité d'échanger et d'apprendre de nouvelles techniques. Les points focaux et les spécialistes en communication seront outillés pour améliorer dans leur pays respectifs la visibilité du PPAAO à travers une mise en œuvre efficace de la stratégie et des plans de communication.