Le gouvernement nigérien a appelé vendredi la communauté internationale à fournir une aide de 648 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires de 1,6 million de personnes en difficultés alimentaires cette année au Niger, apprend-on de source officielle samedi à Niamey.
L'appel a été lancé par le Premier ministre nigérien Brigi Rafini au cours de la cérémonie du lancement à Niamey du Plan de réponse humanitaire pour le Niger 2019, en présence des partenaires techniques et financiers du Niger et les agences humanitaires internationales.
"Pour répondre aux besoins humanitaires de 1,6 million de personnes ciblées sur une population dans le besoin estimée à 2,3 millions, cette année, la mise en oeuvre de la réponse humanitaire globale nécessite la mobilisation des ressources de l'ordre de 648 millions de dollars", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a jugé ce Plan de réponse humanitaire particulièrement important pour le Niger "dans un contexte marqué d'une part par la persistance de l'insécurité à certaines de nos frontières, et dans le lit du Lac Tchad, et d'autre part par la poursuite des mouvements de populations dans certaines localités du fait de l'insécurité, dont les conséquences se font sentir sur l'état nutritionnel des populations notamment leur frange la plus vulnérable à savoir les femmes et les enfants, avec de forts impacts négatifs sur l'éducation et la santé".
M. Rafini a relevé que cette année encore, "les régions de Diffa, Tahoua et Tillabéri seront au coeur des priorités du gouvernement, où la situation humanitaire demeure encore une préoccupation de premier ordre au regard du nombre des personnes qui sont dans le besoin, en dépit des progrès significatifs enregistrés dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, au cours de l'année 2018".
A cela s'ajoutent les inondations enregistrées, ces derniers jours, dans les localités riveraines du fleuve Niger accroissent la vulnérabilité des populations et la fragilité de l'écosystème, a-t-il indiqué.
"Il y a donc urgence à agir pour secourir ces populations, et leur offrir un environnement qui favorise leur résilience", a-t-il précisé, appelant à une coordination effective et une complémentarité agissante entre les différents intervenants de la chaîne humanitaire.
Abordant dans le même sens, la coordonnatrice humanitaire pour le Niger, Mme Fatoumata Bintou Djibo a également estimé qu'"une réponse humanitaire concertée et coordonnée s'impose". "Derrière ces chiffres se cachent des vies humaines, surtout celles des enfants, des femmes et des réfugiés qui payent le lourd tribut des conflits intercommunautaires et de l'insécurité", a-t-elle souligné.
Le Niger est un grand pays sahélien enclavé dont près des deux-tiers sont désertiques. Une large majorité de la population active est engagée dans le secteur de l'agriculture, fortement dépendant de conditions climatiques difficiles, comportant des périodes de sécheresses récurrentes, selon les experts.
En plus, des localités de Diffa (extrême sud-est), toutes frontalières du Nigeria, ainsi que des zones frontalières du Mali (ouest), subissent depuis plusieurs années des attaques à répétition de la nébuleuse Boko Haram, à partir de ses positions nigerianes, et d'autres groupes djiahadistes basés dans le nord du Mali, qui ont fait des centaines de victimes civiles et militaires nigériens et des milliers de déplacés dans les trois pays.