(Niamey et les 2 jours) - Dans une déclaration rendue publique le 10 février 2019, les organisations de la société civile défenseur des droits de l'homme de Diffa, demandent la levée de l’état d’urgence dans cette région située dans le Sud-Est du Niger.
Selon elles, cette mesure instaurée depuis quatre ans et renouvelée tous les trois mois, a déjà fait beaucoup de mal à cette région, avec une situation socio-économique, sécuritaire et humanitaire des populations très précaire et même préoccupante.
La situation économique selon le collectif, est marquée par un effritement du tissu économique de la région avec une asphyxie généralisée de tous les secteurs de production à savoir l’agriculture, l’élevage et la pêche qui constituent les principales activités des populations. « La situation de ces secteurs productifs est caractérisée par l’interdiction de certaines zones de culture, d’élevage et de pêche qui a pour conséquence, l’accroissement de la pression sur les terres (de culture, de pêche et d’élevage), l’inaccessibilité des producteurs à l’urée et au carburant.», lit-on dans le communiqué.
Par ailleurs, la sécurité dans la région se dégrade un peu plus chaque jour avec la recrudescence des enlèvements des populations souvent contre rançon et les attaques du groupe terroriste Boko Haram, ainsi que l’augmentation des cas de vols et d’attaques des bandits armés qui profitent de la situation sécuritaire délétère.
A tous ces faits, s’ajoute la situation humanitaire marquée par l’arrivée de plus de 150 000 réfugiés venus du Nigeria et plus de 100 000 déplacés internes. Ce qui rend insuffisante l’aide humanitaire.
De ce fait, il est donc urgent selon le collectif, entre autres, de renforcer la sécurité dans la région, d'augmenter de façon substantielle, l’aide humanitaire accordée aux populations. Il recommande également la reprise des travaux de bitumage de la route Diffa-n’guigmi-frontière Tchad pour permettre la création d’emplois aux jeunes et le désenclavement de la ville de n’guigmi qui étouffe économiquement du fait de l’arrêt des travaux de cette route.