La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), en collaboration avec USAID (Agence Américaine pour le Développement International), NDI (Institut National Démocratique) et IFES (Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux), a procédé, hier à Niamey, au lancement du Programme « Promouvoir une alternance démocratique pacifique à travers des élections libres, transparentes et inclusives ». La cérémonie s'est déroulée en présence du ministre d'Etat en charge de l'Intérieur, M. Mohamed Bazoum, des députés nationaux, de l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique au Niger, des représentants du Corps diplomatiques, de la Directrice Résidente du NDI au Niger, des représentants des partis politiques, ceux de la société civile et de nombreux autres invités.
Le programme, « Promouvoir une alternance démocratique pacifique à travers des élections libres, transparentes et inclusives » vise entre autres à promouvoir un consensus politique : sur le code électoral en révision, le processus et la procédure en matière électorale ainsi que sur la composition et le mandat de la CENI. Il vise aussi à fournir une assistance technique à la CENI et aux institutions compétentes du gouvernement sur la mise en place des procédures permettant de gérer efficacement les futures élections.
Dans son intervention, la Directrice Résidente du NDI au Niger, Mme Latifa Maï Moussa, a indiqué que la recherche d'un consensus politique inclusif est nécessaire pour la tenue d'élections pacifiques et inclusives, dans le contexte actuel du Niger, caractérisé par la marche vers la première alternance démocratique pacifique d'une part, et la crispation du climat politique, du fait des contestations de certaines dispositions de la loi électorale d'autre part. Selon elle, ce programme cadre parfaitement avec les expertises et missions des deux organisations (NDI et IFES), notamment soutenir et renforcer les institutions démocratiques pour la participation citoyenne, l'implication des acteurs et la responsabilité des Institutions de l'Etat. « L'USAID a décidé le financement de ce programme qui vient en appui aux Institutions de la République du Niger, aux acteurs politiques nigériens, ainsi qu'à la société civile dans la préparation et
l'organisation des futures élections au Niger. Ce programme donne un focus particulier à l'implication des jeunes et des femmes », a précisé Mme Moussa. Elle a par la suite souligné l'engagement pris par le Président de la République à faire la passation du pouvoir en 2021 à un Président démocratiquement élu. « S'inscrivant dans cette démarche, NDI et IFES sont à la disposition des partenaires nigériens pour la mise en œuvre de ce programme visant le soutien à la CENI, aux partis politiques nigériens, à la société civile afin de réussir le pari d'une alternance démocratique pacifique aux prochaines échéances électorales », a déclaré Latifa Maï Moussa. Elle a enfin estimé qu'il appartient aux Institutions de l'Etat, aux partis politiques, à la société civile et aux communautés d'œuvrer pour que le processus électoral soit libre, transparent, juste et pacifique.
Me Souna réitère l'appel de la CENI à tous, pour un accompagnement du processus électoral
Intervenant à son tour, le président de la CENI, Me Issaka Souna a indiqué que la réussite de ce processus hautement sensible, dépend fondamentalement d'une large adhésion de la classe politique, toutes tendances confondues, au processus électoral en cours, ce qui passe nécessairement, selon lui, par des phases de consultation, de concertation, de communication, de dialogue entre tous les acteurs, de renforcement des capacités, d'encadrement des organes de gestion et enfin de pleine participation. « La cérémonie qui nous réunit, ce jour, fait écho à l'appel lancé par la CENI, le 6 juillet 2018, à l'endroit de ses partenaires pour lui apporter les appuis multiformes lui permettant de faire face aux défis majeurs à relever et qui sont : la complexité de l'établissement du fichier biométrique ; la timidité du dialogue politique entre les acteurs et la difficulté à parvenir à un consensus politique ; le boycott du processus par l'opposition et l'insécurité dans certaines zones frontalières et la crise migratoire », a déclaré Me Souna. Le président de la CENI a par la suite décliné les principaux objectifs poursuivis par le programme.lancement-2 Il a noté, entre autre, l'instauration et la consolidation du dialogue politique entre les différents acteurs, la sensibilisation des partis politiques, des organisations de la société civile et des citoyens aux réformes électorales et la participation citoyenne et le renforcement des capacités de la CENI, en termes de communication, sensibilisation et planification en vue d'une bonne organisation d'élections inclusives, crédibles et honnêtes. «Voici, le programme ambitieux certes mais pleinement réalisable que nos partenaires comptent mettre en œuvre pour nous accompagner et renforcer nos capacités, tout au long du processus », a indiqué Me Souna. Il a réitéré l'appel de la CENI, à toutes les bonnes volontés pour un accompagnement des élections d'alternance paisible et crédible.
Ce programme de promotion d'une alternance démocratique pacifique s'étalera sur deux ans et coutera plus de deux milliards FCFA.
Mahamadou Diallo(onep)