le Mouvement pour la Justice et la Réhabilitation du Niger (MJRN) se réclamant de rébellion toubou dirigé par Mamane Tennami a remis ses armements ce lundi 11 février à Dirkou (1500 km Nord Est de Niamey) aux autorités nigériennes en présence notamment du ministre de la Justice, Marou Amadou, a confirmé à l’ANP une autorité locale.
La cérémonie s’est déroulée sur un terrain militaire du bataillon de la ville en présence notamment des députés, du gouverneur de la région d’Agadez, sadou Soloké, du préfet de Bilma, des responsables des forces de défense et de sécurité, des autorités municipales et coutumières et des nombreux invités.
Au total quelque 140 hommes sont rentrés dans le rang en remettant leu armement constitué d’armes collectives et individuelles, de mines et de munitions ainsi qu’une escouade de pick-up- une trentaine de véhicules.
La remise de l’arsenal de guerre est intervenue peu après l’ouverture dans la ville de Dirkou d’un forum transfrontalier sur la paix et la stabilité avec la participation des délégués de la Libye et du Tchad, deux pays avec l’Algérie frontaliers du département de Bilma. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’un programme d’appui aux initiatives communautaires de prévention de l’intégrisme religieux dans les régions d’Agadez, de Tahoua et de Zind
Cette opération de désarmement est l’aboutissement d’un processus de négociations entre le Mouvement et les autorités centrales sous les auspices d’un comité local ad hoc comprenant des notabilités et des autorités locales. Dans ce cadre, plusieurs réunions se sont tenues dans la zone et les représentants du Mouvement ont effectué des séjours à Niamey.
Toutefois, aucun terme d’un quelconque accord n’a été rendu public.
Le Mouvement s’était fait connaitre en fin 2015 à travers des manifestes sur les médias sociaux et de vidéo de menaces d’attaques des installations pétrolières d’Agadem dans le Manga où est exploité le pétrole nigérien, pointant du doigt les périls écologiques liés à cette exploitation.
IL réclamait en particulier le développement de la zone avec une juste répartition des richesses tirées des ressources naturelles au profit du Kawar et du Manga – et l’érection en région de cette vaste partie désertique s’étendant entre le Tchad et la Libye.
Officiellement, le gouvernement n’avait pas reconnu ce front animé au départ par Adam Tchékemi, un ex lieutenant de Barka Wardidou, leader des Forces révolutionnaires du Sahara (FARS), signataire de l’Accord de N’djamena qui avait mis un terme à la rébellion de fin 1990 et début 2000 dans cette partie frontalière avec le Tchad et la Libye.
Ces dernières années, la situation en Libye livrée aux violences depuis 2011 a favorisé la dissémination des armes, alimentant divers trafics et des groupes armés dans ces bandes désertiques entre le Niger, le Tchad et l’Algérie difficilement contrôlables.