Le gouvernement nigérien a décidé vendredi en conseil des ministres de proroger de nouveau de six mois, pour la 6e fois depuis leur installation en 2012, les mandats des élus municipaux et régionaux, a-t-on appris de source officielle à Niamey.
Aux termes d'un projet de décret pris vendredi par le Conseil des ministres, les mandats des conseils municipaux, de villes et régionaux, ainsi que ceux des délégations spéciales, ont été de nouveau prorogés pour une durée de 6 mois à compter du 17 février prochain, a annoncé un communiqué du gouvernement.
Pour rappel, au Niger, le mandat des conseils municipaux et régionaux est de cinq ans. Toutefois, aux termes d'une ordonnance du 17 septembre 2010, portant code général des collectivités territoriales, modifiée notamment par la loi du 8 octobre 2016, "en cas de nécessité, ce mandat peut être prorogé de six mois renouvelables par décret pris en conseil des ministres, sans que la durée cumulée des prorogations ne dépasse celle d'un mandat".
De même, en ce qui concerne les délégations spéciales remplaçant les conseils municipaux et régionaux dans certaines localités comme au niveau de la ville de Niamey, le code général des collectivités territoriales dispose que "lorsque les circonstances ne permettent pas l'organisation de la consultation électorale en vue du renouvellement du conseil dissous, démissionnaire, ou dont l'élection est annulée, la durée des pouvoirs de la délégation spéciale est prorogée de six mois renouvelable par décret pris en conseil des ministres, sans que le total cumulé des prorogations ne dépasse la durée du mandat du conseil municipal ou régional".
Le Niger devait parachever depuis début 2016 le renouvellement des institutions de la République par les consultations municipales, après les élections législatives en février 2016 et le second tour de la présidentielle en mars de la même année qui a vu la reconduction du président Mahamadou Issoufou pour un second mandat de cinq ans. Cela n'a pas été possible pour "des contraintes budgétaires" selon le gouvernement.
Parallèlement, le gouvernement a procédé à la dissolution de plusieurs conseils municipaux pour diverses irrégularités constatées suite à une inspection générale, et à l'arrestation des maires concernés pour répondre "des multiples fautes de gestion relevées à leur encontre".
Le Niger qui compte 266 communes doit organiser des élections législatives et présidentielles d'ici 2021, rappelle-t-on.