Niamey- Le Ministère de l’intérieur affirme que les autorités administratives de Tillabéri (Ouest, frontalière du mali et du Burkina) ont pris des mesures qui ‘’ne cadrent ni avec l’esprit ni avec la lettre’’ des décrets proclamant l’état d’urgence dans certains départements de cette entité en proie aux violences des groupes extrémistes actifs au niveau des bandes frontalières, apprend-on dans un communiqué du ministre rendu public le lundi 18 février.
‘’Aucune interdiction de circulation de personnes à quelque heure que ce soit n’est instituée dans les départements concernés, précise le ministère de l’intérieur en réaction à un acte du gouverneur de Tillabéri du 8 février dernier qui restreignait le mouvement des personnes.
Ces mesures restrictives ont conduit un mouvement de protestation des populations de la zone.
Le communiqué du ministère de l’intérieur souligne que le gouverneur de Tillabéry a « été instruit pour revoir en profondeur l’arrêté du 8 février portant application de certaines dispositions applicables dans le cadre de l’état d’urgence.
L’état d’urgence est un régime qui renforce les pouvoirs de polices, de recherche et d’investigation des forces armées et restreint certaines libertés publiques.
Le gouvernement avait décrété l’état d’urgence dans les régions de Tillabéry (départements de Ouallam, Ayorou, Bankilaré, Abala et Banibangou) et de Tahoua (départements de Tassara et Tillia ) en 2017, cette mesure a été élargie en 2018 aux départements de Say, Téra, Torodi, Gotheye et Tillabéri, cibles des attaques meurtrières des groupes armés.
Cette mesure était en vigueur depuis 2015 dans la région de Diffa, Est dans le bassin du Lac Tchad en proie aux violences de Boko Haram.