Au Niger, les enseignants-chercheurs suspendent leurs cours dans les universités publiques. Le mot d'ordre est bien respecté. Les enseignants exigent toujours de meilleures conditions de vie, le règlement de leurs arriérés de primes et surtout le respect du protocole signé il y a quelques mois avec le ministère de l'Enseignement supérieur sur la poursuite des élections des différents recteurs des autres universités du pays.
Au Niger, 48 heures après le mot d’ordre lancé par le Syndicat national des enseignants-chercheurs du supérieur (SNECS), les cours sont toujours suspendus dans les huit universités du pays.
A l’université de la capitale Niamey, entre deux verres de thé, Mustapha, un étudiant, raconte la situation. « A cause de ce mot d’ordre, il n’y a plus de cours, il n’y a plus d’examens, il n’y a plus rien », explique-t-il.
Au département anglais de la faculté de lettres et sciences humaines, mademoiselle Sow profite de l’absence de professeurs pour réviser ses cours. « Nous sommes là, il n’y a pas de cours. On voudrait finir le semestre surtout, rapidement, et voilà la grève nous fait reculer. Ce n’est pas facile ».
Politisation de l'administration universitaire
Les enseignants-chercheurs maintiennent toujours leurs exigences. Ils rejettent toute nomination par l’Etat de différents recteurs du pays. « Le parachutage par la voie de nomination va consacrer la politisation inévitable de l’administration universitaire, ce que nous refusons et ce que nous allons refuser », déclare Nabala Adaré, le secrétaire général du SNECS.
Dans une correspondance adressée aux différents acteurs des universités publiques, le ministre de l’Enseignement supérieur demande des retenues sur salaire pour fin de grève.