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Enrôlement des Burkinabè du Niger : Forte affluence au second jour du lancement

Publié le lundi 4 mars 2019  |  L'initiative
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© aNiamey.com par Seni Dabo
Vote lors des élections couplées présidentielle/législatives du 29 novembre
Dimanche 29 novembre 2015. Les Burbinabè participent aux élections couplées présidentielle/législatives
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Au second jour du lancement officiel de l’opération spéciale de délivrance de Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) et de passeports biométriques au profit des Burkinabè résidant au Niger, l’affluence était déjà au rendez-vous. Constat !

On avait l’impression de vivre un jour d’élection, en cette matinée du vendredi 1er mars 2019 au Consulat général du Burkina Faso au Niger. En station debout ou assise sur leurs motos pour certains et sur des cailloux pour d’autres, des dizaines de ressortissants burkinabè attendent avec impatience l’ouverture des bureaux d’enrôlement. Parmi eux, Michel Yoni, un retraité vivant au Niger depuis 1963.

La soixantaine révolue, il est venu se faire délivrer pour la première fois une Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB). L’air « inquiet », il jette à plusieurs reprises un œil sur sa montre avant de lancer : «Est-ce qu’ils vont travailler aujourd’hui ?». Il est vite rassuré par Rosalie Sawadogo, une de ses compatriotes venue également se faire établir une carte d’identité. Celle-ci lui fait comprendre qu’il n’est que 8 heures et que l’enrôlement commence à 9 heures, selon les informations données à la cérémonie de lancement.

L’air rassuré, le septuagénaire se dirige à nouveau vers sa moto où il prend place les yeux toujours rivés sur la porte du consulat. 8 heures 30 minutes. L’affluence devient de plus en plus forte. Soudain, le bruit d’un mini car se fait entendre. Celui-ci se dirige vers la porte de l’ambassade où il stationne. Les membres de l’équipe d’enrôlement descendent, matériels en main. Au sein de la foule, des ouf de soulagement se font entendre. A peine descendue, l’équipe s’active à mettre son matériel en place pour le début des activités.

Après quelques minutes de réglage, les «candidats» aux CNIB et aux passeports sont invités à s’approcher, munis de leurs documents. Le vieux Yoni est alors le premier à se présenter devant les agents enrôleurs. Après vérification de son acte de naissance, il est autorisé à entrer au sein du consulat pour le reste des formalités. Environ 30 minutes après, le septuagénaire ressort du bâtiment le sourire aux lèvres. «J’ai enfin fini de faire mon inscription. Je suis désormais à 100% Burkinabè», lâche-t-il, tout heureux.

Le «passeport» pour le pays natal
Tout comme M. Yoni, Etienne Lompo a «abandonné» son travail de jardinage pour venir se faire enrôler. «Je suis très content de la mission parce qu’elle est venue nous sauver», déclare-t-il, brandissant son récépissé d’inscription. Lorsque nous nous approchons de lui pour en savoir davantage sur les raisons de sa «jubilation», il nous fait comprendre que la non-possession de carte nationale d’identité burkinabè lui pose d’énormes difficultés, lorsqu’il quitte le Niger pour aller voir sa famille à Kantchari au Burkina Faso.

Il se rappelle que lors de son dernier voyage, les agents de sécurité l’ont fait descendre du car à plusieurs reprises, parce qu’il ne possédait pas de CNIB. « Et même après avoir présenté ma carte consulaire, ils m’ont fait payer de fortes sommes d’argent. A cause de toutes ces tracasseries, je ne suis plus reparti au Burkina depuis 2010 », regrette-t-il avant d’ajouter, qu’avec la CNIB, il pourra désormais rentrer au pays sans difficulté.

« Même si c’était 5000 FCFA que l’on devait payer pour la pièce d’identité, je n’allais pas hésiter à le faire », lance-t-il avant d’enfourcher sa monture pour regagner son lieu de travail. Isaac Ouoba, quant à lui, est enseignant dans une école brésilienne à Niamey.

Faible engouement pour les passeports
Ce matin, il a «séché» les cours pour venir se faire établir une pièce d’identité burkinabè. «Avec la carte consulaire, c’est seulement au Burkina Faso et au Niger que je peux aller. Pourtant avec la CNIB, je pourrai me rendre dans d’autres pays de la sous-région. Et c’est mon intention car en plus d’être enseignant, je suis également missionnaire et je compte parcourir l’Afrique pour annoncer l’évangile», confie le jeune homme.

Au lendemain du lancement de l’opération d’enrôlement, des dizaines de personnes ont fait le déplacement pour se faire enrôler.

Si les inscriptions pour les CNIB mobilisaient pas mal de monde, ce vendredi 1er février, il n’en était pas de même pour les passeports. «Depuis que l’opération a commencé, nous avons eu moins d’une dizaine d’inscrits pour le passeport. La plupart de ceux qui viennent s’intéressent particulièrement aux CNIB», a fait savoir Emmanuel Naganda, agent enrôleur. Pour lui, cela s’explique par le fait que beaucoup de ressortissants burkinabè au Niger ne possèdent pas de certificats de nationalité burkinabè.

Pourtant, a-t-il rappelé, la présentation d’un certificat de nationalité valide est impérative pour l’établissement du passeport. De ce fait, il a regretté que les personnes habilitées à les délivrer n’aient pas fait partie de la mission spéciale. «S’il y avait avec nous des gens qualifiés pour faire les certificats de nationalité, il y aurait plus d’affluence au niveau des passeports», a-t-il estimé.

Sur ce point, le ministre de l’Intégration africaine et des burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrebeogo, a fait savoir que l’objet de la mission consulaire spéciale n’est pas de délivrer des certificats de nationalité mais des CNIB et des passeports. Il a tout de même indiqué que d’autres missions viendront dans les prochains jours pour le faire. Même si l’affluence n’était pas au rendez-vous au bureau des passeports, quelques rares personnes y venaient s’inscrire.

Parmi elles, le pasteur Prosper Delma, un Burkinabè qui vit au Niger depuis plus d’une trentaine d’années. «Je suis ici à Niamey depuis 1990. Ma famille, quant à elle, est restée au pays. Je suis donc obligé de faire des aller-retour entre Ouagadougou et Niamey. Pourtant avec les cars, le trajet est non seulement long mais il n’est pas sécurisant. Par contre avec l’avion, c’est plus facile», a-t-il jugé.

Nadège YAMEOGO
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