Le danseur frappe son pied sur le sol et un nuage de poussière orange s’élève autour de son corps. Il tourne sur lui-même, en faisant voler sa cape, puis pousse un cri et lève sa lance vers le ciel. Face à lui, deux batteurs et une douzaine de femmes qui chantent en tamachek, la langue touarègue. Elles sont venues d’Arlit, ville du nord du Niger, pour se présenter au concours de chant tendé du festival de l’Aïr. « On veut gagner ! On veut faire honneur à notre ville », s’exclament-elles, plus tard, installées devant leurs tentes en feuilles de palmier tressées. Ces femmes assistent régulièrement à ce festival. Pour sa quatorzième édition, l’événement a été placé sous le thème « tourisme et sécurité ». Depuis sa création, son objectif est de promouvoir la paix et la culture touarègue. « Au festival de l’Aïr, les gens viennent de partout, du Niger, mais aussi de l’Algérie et de la Libye pour se rencontrer », explique la chanteuse Raïssha Tiwaren. « C’est aussi un canal de transmission de nos cultures envers nos enfants », ajoute l’une de ses choristes. Justement, un jeune batteur professionnel est assis à leurs côtés. C’est son cousin qui lui a appris à jouer des percussions lorsqu’il était enfant. Pour lui, c’est la fierté qui fait la richesse de la culture touarègue. « Il y a des choses qui ne sont pas dignes d’être faites en tant que Touareg : manger en marchant par exemple, ou uriner en pleine rue. Il y a aussi des anciens parmi nous qui préfèrent qu’on leur coupe la tête plutôt qu’on leur ôte leur turban », explique-t-il.... suite de l'article sur Autre presse