Le bras de fer engagé entre le gouvernement et les enseignants des universités publiques du Niger a atteint son paroxysme, à travers les prises de position des deux parties depuis l'adoption par le gouvernement du projet de loi portant réforme du mode de désignation des autorités universitaires, au risque de déstabiliser les universités, a-t-on constaté à Niamey.
La crise entre le Syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur (SNECS) et leur ministère de tutelle, avec pour motif l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail et surtout la poursuite du processus électoral des responsables administratifs des universités, s'est brusquement radicalisée avec l'adoption par le gouvernement d'un projet de loi portant réforme du mode de désignation des recteurs et vice-recteurs des universités publiques, lesquels seront désormais nommés et non plus élus comme c'est le cas depuis 25 ans au Niger.
Le projet de texte serait déjà transmis au parlement pour adoption.
Pour le gouvernement, cette décision est prise en vue d'améliorer la gouvernance dans les universités publiques et de permettre à l'Etat d'exercer la plénitude de son pouvoir de tutelle.
Dans un communiqué publié vendredi dernier, le SNECS a exigé le retrait dudit projet de loi et entend rester ferme quant à la préservation du droit électif dans les universités publiques, et a envisagé plusieurs actions pour faire aboutir ses exigences.
Pour contraindre les autorités à revenir sur leur décision, les enseignants-chercheurs observent depuis lundi une nouvelle grève de cinq jours dans toutes les universités publiques, à l'appel de leur syndicat.
En outre, le SNECS a demandé à tous ses militants de considérer que les cours semestriels étaient réalisés, et de surseoir à tous rattrapages de cours, examens et autres soutenances, étant donné que les retenues sur salaires avaient déjà été opérées pour fait de grève.