Zinder – Zinder, la 2ème ville du Niger dispose d’un abattoir frigorifique depuis 1989, un établissement public non classé dans la mesure où il ne dispose pas encore d’un statut digne de ce nom, en plus ses équipements vieillissants ne répondent plus aux normes, a déclaré le Directeur M. Madougou Maïdouka.
Cette situation constitue un réel blocage pour son émancipation, l’unité étant gérée depuis belle lurette par un comité de gestion dirigé par le gouverneur ou son représentant, selon son directeur dont le souhait est de voir l’abattoir se doter d’un statut juridique d’EPA ou d’EPIC à l’image de celui de Niamey.
Cet établissement arrive quand même à prendre totalement en charge son fonctionnement en honorant ses engagements vis-à-vis de la SEEN et de la Nigelec , la salubrité et les salaires de ses employés.
Le branchement d’eau de l’abattoir sur la ligne de refoulement de Gogo permettra à cette unité industrielle de rompre avec la faramineuse facture de la SEEN rendue possible avec le système de retour mis en place et jugé somme toute très contraignant par les responsables.
Pour soulager l’abattoir dans ses efforts de fonctionnement, le Projet d’Appui à la Compétitivité et à la Croissance a financé la construction d’un château d’eau de 30 mètres cube.
Le seul fardeau de l’abattoir réside au paiement de sa consommation mensuelle d’eau qui oscille entre 700.000 FCFA et 800.000 FCFA , a relevé le directeur Madougou Maïdouka qui précise que la capacité de la chaine de production est de 15T/J.
Mais, aujourd’hui, cette chaine ne fonctionne qu’à moitié dans la mesure où la production journalière est de 20 à 25 gros ruminants/j et 350 à 400 petits ruminants /J .
Sa principale source de revenus se rapporte aux taxes perçues sur l’abattage et le transport des carcasses.
La Station d’épuration de l’abattoir qui a une capacité de 613 mètres cube /J en panne depuis 2002 a pour mission d’assurer le traitement et la récupération des eaux usées pour être utilisées aux fins des cultures maraichères.
Ces eaux polluantes sont actuellement déversées dans la nature et cela peut constituer un préjudice pour les populations riveraines et l’environnement a précisé M. Madougou Maïdouka qui ajoute que le ‘’Projet d’Appui à la Compétitivité et à la Croissance est en train d’être approché par l’Abattoir pour aider la Station d’épuration à reprendre vie dans les prochains jours.’’
Au regard de la croissance démographique, l’abattoir a besoin d’être réhabilité et modernisé pour assurer l’alimentation de la ville en viande suffisante, soutient le Directeur Madougou Maïdouka qui ajoute que son ‘’établissement ne répond pas aux normes internationales en rapport avec ses infrastructures et son matériel vieillissant, à l’insuffisance des ressources et à l’immensité de ses charges de fonctionnement et au statut sanitaire du Niger.’’
En dépit de ces contraintes, l’abattoir est en train de se débattre pour former les cadres de l’élevage dans la gestion des déchets solides ,de soutenir la jeunesse relevant de certaines ong dans le cadre de la gestion durable de l’environnement, la gestion des déchets solides et liquides dans la perspective de produire des fertilisants organiques et des combustibles pour contribuer à l’amélioration de la production agricole et la diversification de l’énergie domestique.
L’Abattoir organise périodiquement en collaboration avec le Service communal de l’élevage, les bouchers et la Police des contrôles dans les villages périphériques pour lutter contre les abattages clandestins.
Les contrevenants encourent selon le directeur de l’Abattoir de Zinder un emprisonnement allant de 1 à 3 mois ou une amende de 50.000FCFA à 100.000FCFA ou ces deux peines à la fois.
Financé par le Gouvernement Algérien à plus de 800 Millions de FCFA, l’Abattoir frigorifique d e Zinder est fonctionnel depuis 1989.
SY/CA/ANP- 0059 Mars 2019