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Niamey : mendiants de masse, mendiants ‘’de luxe’’ et mendiants 2.0

Publié le jeudi 14 mars 2019  |  Agence Nigerienne de Presse
Un
© Autre presse par DR
Un mendiants et son bol
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La mendicité de masse avec des hordes d’enfants en guenille tendant la sébile, des cohortes des femmes de tous âges se bousculant aux carrefours à la recherche des petits sous ou encore la masse des personnes en situation de handicap –et leurs guides et aides souvent des enfants- pressant ne présente que le côté ‘’tapageur’’ et ‘’misérabiliste’’ de ce phénomène.
Cette pratique qui servait autrefois de filets sociaux (aides aux apprenants coraniques et sécurité sociale pour les indigents) se double dans les grandes villes nigériennes, en particulier à Niamey d’un visage de ‘’luxe’’. Ces mendiants ‘’de classe’’ ‘’inspirent la confiance’’ par leur habillement et leur look
Leur mode opératoire consiste à cibler des assemblées des nantis (cérémonies), les commerces de haute gamme pour raconter des histoires à attendrir les cœurs : des deuils, des maladies, victimisation…
Cette variante de mendicité est plus proche de l’escroquerie avec ses extensions numériques : demandes par SMS de crédit par exemple.
« La mendicité c’est une forme de sollicitation qui est faite a l’égard d’autrui il faut dire qu’il y’a des individus dans la société qui tendent la main pour être assistés donc ils sollicitent auprès des autres sous forme d’assistance, cette assistance peut être d’ordre matériel, d’ordre alimentaire ou d’ordre financier, professe Sani Janjouna sociologue, anthropologue qui fait observer que ‘’le phénomène a évolué avec le temps pour prendre une certaine ampleur de nos jours à telle enseigne que la mendicité révèle plusieurs formes. Elle a un aspect féminin et un aspect masculin, elle est pratiquée même par des enfants’’.
L’on constate aussi la pratique de la mendicité par des femmes adultes, mais elle a aussi un caractère professionnel.
Les premières formes de mendicité concernaient les enfants talibés élèves des écoles coraniques qui, le jour s’adonnaient à cette pratique pour se nourrir et approvisionner le marabout et sa famille..
Selon le sociologue, de nos jours le phénomène a beaucoup évolué, devenant maintenant d’une assistance alimentaire, en une assistance pécuniaire. Ce qui rend la pratique, une profession et un fonds de commerce qui inquiète toute la société et même le pouvoir public.
La moralité est en train de prendre un véritable coup parce que tout simplement une catégorie des gens refusent de travailler pour simplement tendre la main, vivant ainsi au dépend des autres.
Sous couvert de motivation noble, on assiste à un détournement d’objectif.
Kadri, un jeune garçon de 16 ans, rencontré dans une rue de Niamey témoigne : ‘’On m’a fait quitter de mon village pour me donner à un marabout de notre village qui vit a Niamey pour que je puisse apprendre le coran ».
Chaque jour, le marabout « nous donne des tasse pour qu’on cherche de l’argent selon lui, pour subvenir à nos besoins, ce qui m’obligé d’aller dans la rue pour mendier et trouver à manger et ramener le reste de l’argent au marabout ». Selon Kadri, cette pratique lui fait gagner 500 à 1000f CFA par jour, et les jours « où je ne gagne rien et pour cela mon marabout me tabasse même », confesse-t-il.
Souvent, l’école de la rue –violence, petits vols, initiation aux produits dopants- prend le dessus sur l’enseignement coranique pour lequel ces enfants étaient destinés.
La mendicité alimente aussi le réseau de prostitution et de pédophilie, ces enfants sans protection étant la proie facile de tous les prédateurs.
Le cas de Harira, jeune fille de 15 ans venue de Maradi (centre) n’est que la partie visible de l’iceberg.
Elle affirme être obligée de mendier parce que ses parents l’ont obligée pour faire face à leur besoin d’argent. ‘’Je gagne entre 1500 et 5000 F par jour’’, soutient-elle.
Privée d’école et d’espoir, elle est obligée de dormir sur les trottoirs de la ville de Niamey, s’exposant ainsi à tous les risques.
« Entre cette forme de mendicité et la délinquance ou la criminalité il n’y a qu’un escalier à franchir, ce qui crée un problème sérieux lié à l’éducation des enfants et à leur place dans la société », fait observer le sociologue Janjouna.
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