L'un des quatre otages français libérés par Aqmi au Niger, Daniel Larribe, était l'invité du journal télévisé de France 2 ce lundi soir. Il a raconté ses trois ans de captivité et s'est ému du cas des deux journalistes enlevés et tués au Mali. Au 20h de France 2, les premiers mots de Daniel Larribe, ex-otage d'Aqmi au Niger, sont pour les journalistes français enlevés et tués au Mali. "Ma joie a été fortement affectée par ce triste assassinat, je tiens à leur rendre hommage", déclare-t-il d'emblée à David Pujadas. "On peut se considérer comme des miraculés", admet l'homme à la barbe grisonnante, aux mots mesurés. Le Français reconnaît que sa détention a été non-violente, "sans entraves". Au point de manger "ce que nos gardes mangeaient eux-mêmes" sans distinction, même s'il s'agissait principalement de "riz et de pâtes". S'il avoue n'avoir "pas de séquelle" notable, Daniel Larribe détaille ses plus grandes difficultés à son retour à une vie normale, comme "remettre des chaussures". L'ex-otage s'est "mis entre parenthèses" lors de sa détention par les ravisseurs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) depuis le Nigeria.
A l'abri des observations aériennes
Et de détailler d'autres aspects jusqu'ici inconnus de sa captivité: "Nous vivions dans des cabanes construites pour protéger du soleil mais aussi pour éviter les observations aériennes" par la France ou les pays du Sahel, traquant le groupe qui se déplaçait d'une cachette à une autre. "Nous couchions à meme le sol, sur une couverture. Au point que j'ai eu ensuite du mal à dormir sur un matelas à l'hôtel" juste après la libération. "Il se pourrait que l'on ait aperçu Serge Lazarevic", l'un des Français retenus au Sahel, mais "les autres non", répond-il à une question de David Pujadas, en référence à Gilberto Rodriguez et Francis Collomp. "Je me suis mis entre parenthèses", explique sur le plateau du journal télévisé l'homme "passionné" de botanique et du désert. "Quand j'ai commencé à avoir des idees négatives, je les ai rejetées, quite à aller chercher et décrire des plantes alentour", ajoute-t-il. Sa plus grande peur? "Au moment de l'offensive française Serval dans le pays, avec les bombes entendues à 1,5 kilomètre."
L'hésitation avec Hollande à Villacoublay
A l'entendre, on comprend mieux l'humilité ressentie par les quatre otages lors de leur arrivée à l'aéroport militaire de Villacoublay: ils n'avaient pas souhaité parler, semblant surprendre même François Hollande venu les accueillir sur le tarmac. "Nous étions extremement fatigués et notre joie de retrouver la famille passait avant le fait de reagir à chaud", analyse Daniel Larribe. Avec Thierry Dol, 32 ans, Marc Féret, 46 ans, et Pierre Legrand, 28 ans, les quatre otages ont été libérés mardi par leurs ravisseurs d'Aqmi et avaient décollé de Niamey le jour même. "Nous serons heureux quand les autres otages français [dans le monde] seront enfin libérés", a détaillé l'invité de France 2. Sept Français restent otages dans le monde, dont quatre journalistes en Syrie.