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Finances publiques : vers une retraite dorée pour les conseillers techniques du PR et du PM

Publié le jeudi 21 mars 2019  |  Actu Niger
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© Autre presse par Dr
Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative : Mme Kaffa Rakiétou Christelle Jackou
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En voilà encore une nouvelle affaire qui va faire des vagues alors que la polémique sur l’augmentation des frais de mission des agents de l’Etat, ministres et députés n’est pas encore définitivement éteinte.

Par un arrêté daté du 5 mars et portant le numéro 0496, la ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Mme Kaffa Rakiatou Christelle Djackou, a créé et défini les attributions, composition et fonctionnement « d’un comité ad ’hoc chargé de réfléchir sur un régime de retraite des conseillers techniques du Président de la République et du Premier ministre ». Selon l’arrêté, ce comité a pour mission de proposer au gouvernement, dans un délai d’un mois, un ou des mécanismes permettant de prendre en charge la retraite des concernés. Pour se faire, le comité est chargé de « s’enquérir de la pratique en cours dans la sous-région ouest africaine », et de « réfléchir sur la possibilité d’un contrat de louage de service pour les conseillers techniques du PR et du PM, leur permettant d’être pris en charge par la Caisse autonome de retraite du Niger (CARENI) ou la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ».

Retraite dorée

Sous d’autres cieux et en d’autres circonstances, cela pourrait s’expliquer et même se défendre sauf que dans le contexte socioéconomique actuelle, l’initiative est fort opportune. Des raisons pour expliquer et motiver cette décision qui fait suite à un conseil de cabinet et un rapport du secrétaire général du gouvernement, n’en manqueront d’ailleurs pas surtout de la part des thuréfaires du régime. Cependant, il faudrait bien l’avouer, le contexte ne s’y prête pas au moment où mêmes les retraités de l’Etat peinent à rentrer dans leurs droits. Sans compter les autres agents notamment de l’éducation ou de la santé, qui attendent des semaines afin de toucher leurs maigres émoluments en raison de la conjoncture que traverse les caisses publiques et qui n’est plus un secret pour personne. Comment en effet justifier ce qui s’apparente bien plus à une prise en charge presque à vie de ceux qui sont nommés pour des raisons politiques alors que des écoles fonctionnent sans classes et ni tables, des centres de santé sans médicaments et des étudiants sans bourses? Il y a d’autres urgences sociales et si malgré les protestations populaires, le régime rechigne à réduire son train de vie dont même le FMI s’est plaint (nous y reviendrons), alors cette mesure va provoquer des remous au sein de l’opinion. Bien que ce soit des postes techniques comme on le dit, ces conseillers sont la plupart du temps des hommes politiques qu’on récompense pour leur soutien aux barons du régime, ce qui explique d’ailleurs leur pléthore. Quel qu’en soient les motivations, c’est du budget de l’Etat et donc l’argent du contribuable qui sera dépensé presque inutilement d’autant que dans la plupart des cas, ce sont des anciens agents de l’Etat qui sont repêchés à la présidence ou à la primature. On se rappelle que sous la 5e République de Tandja, les députés ont voulu également s’octroyer des retraites parlementaires, ce qui a occasionné une vive polémique malgré les explications des intéressés. C’est le cas de le dire, avec ces mesures qui visent surtout à instaurer des « supers citoyens » pris en charge par le contribuable, le régime en place aura fort à faire pour convaincre les nigériens qu’il s’intéresse un tant soit peu, à leurs conditions de vie ainsi qu’aux urgences et priorités nationales de l’heure. Et ce n’est pas ce qui manque au Niger…

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