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PNDS Tarraya : discours de Bazoum Mohamed au Congrès extraordinaire d’investiture du 31 mars 2019

Publié le dimanche 31 mars 2019  |  Actu Niger
7e
© Autre presse par DR
7e CONGRES PNDS TARAYYA : Discours d’ouverture du président Bazoum Mohamed
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Chers camarades,

Permettez-moi de vous exprimer la joie qui nous anime, mes camarades du Comité exécutif national du parti et moi-même, de vous voir prendre si massivement part à ce grand rassemblement, de portée politique inédite. C'est en effet un moment de bonheur à nul autre comparable pour notre parti de pouvoir franchir un seuil symbolique supplémentaire, dans le cours de son histoire assez singulière.

Je voudrais remercier, avant tout, nos nombreux amis venus d'ailleurs, Leaders de partis politiques africains, délégués de partis politiques de différents continents, journalistes, chercheurs, amis de notre parti de statuts divers, qui nous témoignent aujourd'hui comme toujours leur amitié, leur solidarité et leur affection.
Je voudrais également remercier les Leaders des partis politiques de la Majorité présidentielle pour leur présence remarquée, qui nous honore et qui nous réconforte. Je voudrais leur réitérer notre estime et l'appréciation très positive que nous faisons du travail que nous accomplissons ensemble sous l'autorité du Président de la République.
Je voudrais saluer tous les autres amis, qui à un titre ou à un autre sont aujourd'hui à nos côtés, pour nous témoigner comme d'habitude leur amitié et leur sympathie.
Mes remerciements vont enfin à tous les camarades du parti pour leur mobilisation exceptionnelle, ayant fait de ces retrouvailles un moment de grande ferveur militante.
Avant de poursuivre mon propos, je voudrais vous demander d’observer quelques instants de prières à la mémoire de tous nos camarades qui avaient bien voulu être parmi nous aujourd’hui mais que Dieu a rappelé.

Mesdames, Messieurs, chers camarades,

Notre parti s'est déjà réuni six fois au cours de son histoire en Congrès pour procéder à l'investiture de son candidat à l'élection présidentielle. Six fois de suite, nous avons investi notre camarade Issoufou Mahamadou. Cette constance, ai-je besoin de le souligner, était un signe de bonne santé politique. Nous n'étions pas en effet constants dans notre choix en vertu d'un principe factice, mais en raison d'une logique basée sur nos résultats en croissance progressive, portés par un candidat à la stature exceptionnelle dont l'aura n'a cessé de s'affermir au fil du temps. Aujourd'hui le moment est venu d'entamer un nouveau chapitre conformément aux exigences de notre constitution. Ce chapitre de l'alternance, bien des pages en ont été déjà écrites par les déclarations répétées du Président Issoufou rappelant, à chaque fois que l'occasion lui a paru opportune son engagement à passer le témoin en 2021 à celui sur qui portera le choix du peuple, à l'issue d'un scrutin libre et démocratique. C'est dire, par conséquent, que nous abordons ce moment non pas comme victimes de la nécessité, mais avec foi et enthousiasme, dans le cadre d'une harmonie parfaite entre les lois de la République et les exigences de notre conscience. Nous sommes très fiers d'être dans le rôle éminent qui est ainsi le nôtre pour écrire cette séquence de l'histoire, non pas seulement de notre parti mais de notre pays tout entier. Le pari du Président Issoufou de tout mettre en œuvre pour faire en sorte que pour la première fois un Président de la République démocratiquement élu laisse la place à un autre, élu dans les mêmes conditions, commence à travers le présent congrès à prendre corps. En effet, depuis le 9 février 2019 lorsque le Comité exécutif national du parti a délibéré sur le choix de notre candidat et soumis sa décision aux instances inférieures du parti, c'est une véritable effervescence qui s'est saisie de nos structures à tous les niveaux.
Ainsi des semaines durant, sur tout le territoire national, nos structures se sont réunies les unes après les autres et ont dans un même élan d'unanimité et de convivialité endossé la proposition qui leur a été faite, confirmant ainsi la solidité de la plateforme sur laquelle repose le parti.
En Afrique, cela est bien connu, l'alternance à la tête des États reste un vrai problème dans bien des pays. Les dirigeants africains entretiennent habituellement un rapport tragique au pouvoir et ont de ce fait de véritables difficultés à en envisager l'exercice et a fortiori la fin de l'exercice sous un jour banal et dédramatisé. Notre parti, grâce notamment à la sagesse et au patriotisme du président Issoufou, sera acteur de changements qui marqueront profondément l'histoire de notre pays. Pour la première fois, en effet, si Dieu nous prête vie, nous assisterons le 2 avril 2021 au départ d'un Président de la République du pouvoir après une élection démocratique dont les résultats auront été fonction uniquement des performances des candidats à cette élection.

Mesdames, Messieurs, chers camarades, chers amis,

Le présent congrès aurait pu se présenter à nous sous un jour comportant de réelles appréhensions, tant il est vrai, comme je l'ai dit plus haut, que les épisodes de transition de ce genre sont chargés de risques. Mais grâce à cette culture de la convivialité qui a toujours caractérisé notre parti, ainsi qu'au sens élevé de l'intérêt général faisant peu de place aux ambitions personnelles propre à ses dirigeants, nous voici en train de passer d'un moment historique à un autre sans encombre, déjouant ainsi toutes les prédictions qui devaient servir de postulats à de belles stratégies dans le camp de nos adversaires. C'est le lieu pour moi de rendre ici un hommage appuyé à tous ces camarades qui auraient pu nourrir les ambitions les plus légitimes de mettre leur talent et leur génie au service du parti et du pays, mais qui y ont renoncé avec l'élégance propre aux hommes de conviction afin d'accroître les chances de succès de la candidature du président du parti.
La proposition qui a porté sur ma modeste personne résulte en vérité de notre tradition de toujours, consistant à tout investir dans la figure de celui qui représente le parti en vertu de sa légitimité de Président du parti justement, élu par notre instance suprême qu'est le Congrès. Cette démarche marquée au coin du pragmatisme en son principe, et toute d'esthétique sur le plan moral est la preuve que notre parti est bâti autour de valeurs qui nous assignent un comportement bien déterminé, au-delà des individus et des circonstances. Parce que le PNDS- Tarayya n'était pas une rencontre purement accidentelle, mais bien une idée et un vrai projet ayant servi de fondement à une entreprise collective, nous en avons fait le puissant parti qu'il est devenu, qui aura été capable de faire face aux défis tels qu'ils se sont présentés à lui au cours de ses trois décennies d'existence et d'épreuves diverses.
Parmi ces défis, le moindre n'est pas justement celui de l'alternance que nous sommes en train de gagner, exactement comme lorsqu'en décembre 2013 j'avais été porté de façon unanime à la tête du parti en remplacement du camarade Issoufou. Le moment du choix des personnes aux responsabilités les plus élevées en pareilles circonstances comporte de grands risques de dissension si des règles adossées à une éthique rigoureuse ne sont pas mises en avant. La tradition au PNDS a toujours été de respecter les principes découlant des valeurs car l'absence de références axiologiques ouvre la voie à l'arbitraire et à la tyrannie des dirigeants avec comme corollaire les calculs égoïstes, le désordre et finalement les séparations.

Mesdames, Messieurs, chers camarades congressistes,

Je me présente aujourd'hui devant vous sous l'effet de l'émotion que vous devinez, après toutes les résolutions adoptées par les différentes instances préparatoires du présent congrès. J'ai eu l'occasion, à travers vos différentes déclarations, de mesurer combien vous êtes attachés à notre parti, combien vous êtes fiers de ce qu'il représente pour vous, mais surtout combien vous êtes fiers du bilan de l'action qu'il a menée à la tête de l'Etat. J'ai suivi avec intérêt les mots élogieux que vous avez eus à l'endroit du Président Issoufou pour ce qu'il avait fait à la tête de notre parti mais aussi pour les actions qu'il a impulsées et les résultats qu'il a atteints à la tête du pays.
Quand au 6eme Congrès statutaire de notre parti en décembre 2013 vous m'avez porté à sa tête, je vous ai promis de marcher dans les pas de mon prédécesseur pour maintenir l'unité et la cohésion du parti. Je me suis efforcé, avec la foi et la conviction nécessaires, de tout mettre en œuvre pour que les grandes valeurs de solidarité, d'estime mutuelle, de fraternité constitutives de l'ADN de notre parti soient préservées et cultivées. Grâce à votre effort à tous, presque 6 années après ce congrès, nous voici face à notre destin et prêts à entrer dans une autre dimension de notre histoire, encore plus forts et tout aussi unis qu'auparavant.
C'est dire par conséquent que nous abordons l'élection présidentielle dont le 1er tour est programmé par la CENI pour le 27 décembre 2020 avec un optimisme et un enthousiasme raisonnables. Toutefois force est de reconnaître que le chemin reste long et non exempt d'embûches. Aussi devons-nous plus que jamais rester unis et engagés en vue d'élargir et de rendre plus dense la base du soutien dont nous avons besoin pour la victoire. Je sais que je peux compter sur votre générosité de toujours et votre investissement sans limite et je sais également que c'est là la clé de la réussite.

Mesdames, Messieurs, chers camarades,

Je viens de vous exprimer les sentiments qui m'animent, la foi que j'ai dans l'avenir de notre parti et de notre pays. Le Président Issoufou, en quittant le pouvoir en 2021 si Dieu lui prête vie, laissera un pays dont les fondements institutionnels auront été consolidés par une stabilité exceptionnelle et une alternance paisible. C'était son plus grand pari car la stabilité des institutions et la consolidation de l'édifice démocratique étaient le défi le plus grand auquel faisait face notre pays en 2011. Notre pays, souvenons-nous, avait trop souffert de l'instabilité politique à laquelle il a été en proie depuis le début de la décennie 90. Cette instabilité l'a conduit à des reculs qui lui ont été d'un préjudice que nous mettrons beaucoup de temps à réparer.
En 2021, le Président Issoufou laissera un pays dont les bases de l'économie seront raffermies, promis à de belles espérances basées sur une gouvernance profondément améliorée, des résultats appréciables dans tous les secteurs des services sociaux et des perspectives de création de richesses sans précédent.
En plus de cela, il laissera un pays dont la classe politique aura été habituée à travailler ensemble dans le cadre d'une expérience de gouvernement de large inclusion, un pays stable et en paix, malgré un environnement sous-régional passablement dégradé.
Le bilan du Président Issoufou aurait pu être encore plus conséquent dans les domaines économiques et sociaux, si notre pays n'avait dû tout au long de ces 8 dernière années faire face à des défis sécuritaires sans précédent, ayant imposé le sacrifice de ressources importantes pour la sécurité et la paix. C'est le lieu pour moi d'avoir une pensée pour nos forces de défense et de sécurité qui 8 années durant n'ont eu le moindre répit face à des groupes terroristes qui ont pris pied dans certains pays de notre voisinage et qui n'ont de cesse de tirer avantage de la déstabilisation de l'espace sahélo-saharien provoquée par les événements survenus en Libye au cours de l'année 2011.
Basée sur le bilan élogieux du Programme de la Renaissance, notre campagne électorale sera le moment venu une campagne sans complexe, soutenue par des arguments étayés par des preuves palpables. Pour avoir été sur la brèche pendant les 10 années de notre double mandat, nous serons ceux qui savent le plus ce qu'il reste à faire et à en parler aux populations avec la crédibilité de ceux qui ont prouvé qu'ils peuvent tenir et bien tenir un pays même quand c'était particulièrement difficile.

Notre congrès est notre façon à nous de rendre hommage au Président Issoufou car c'est là le premier acte qui symbolise la concrétisation de sa volonté d'honorer son serment de respecter la prescription de la limite de sa mission par la constitution.
Je n'ai aucun doute quant au succès de nos assises. C'est avec cette assurance que je déclare ouverts les travaux de notre Congrès extraordinaire.

Je vous remercie.
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