Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies effectue ce jour 06 novembre, une visite de travail dans notre pays. Ban Ki Moon, n’est pas seul ; il est accompagné d’une forte délégation comprenant le Président du groupe de la Banque mondiale (BM), Jim Yong Kim, présidente de la Commission de l’Union africaine Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, le président de la Banque africaine de développement (BAD) DonaldKaberuka, le commissaire européen au développement Andris Peibalgs, ainsi que plusieurs hauts cadres de l’ONU. Beaucoup se demanderont certainement, ce qui a pu motiver cette visite dans une zone, jusque là considérée comme instable et dans un pays considéré, souvent à tort comme étant le dernier sur le classement de l’IDH. Mais au-delà de ces clichés, l’Onu et les autres institutions savent que des efforts et des progrès sont en train d’être accomplis pour inverser toutes ces tendances négatives.
Pour ce qui est du Niger, les défis sont importants, mais la volonté politique a été déterminante et constante. Défis sécuritaires d’abord, ensuite les autres défis de développement comme la sécurité alimentaire pour ne citer que ceux là. Dans un environnement régional trouble, les autorités nigériennes ont simplement fait du miracle, en réussissant à préserver la paix et la sécurité au Niger, surtout au regard des moyens dont dispose l’Etat, comparés à la capacité des ’’forces du mal’’ en œuvre dans le Sahel. Le Niger a su sécuriser ses frontières avec les principaux foyers d’insécurité que sont la Libye, le Nigeria et le Mali. Et cerise sur le gâteau, le Niger est l’un des premiers pays à envoyer ses troupes pour aider à rétablir l’intégrité territoriale et pour la stabilisation du Mali. ’’Cette visite a pour objectif de manifester l’appui de la communauté au nouvel accord-cadre pour la paix visant à régler les problèmes sous jacents responsables des conflits interminables et de retards de développement’’ déclarait Ban Ki Moon, lors d’une conférence de presse le 1er novembre dernier à New York.
L’autre défi que le Niger a su relever et qui le place sous les projecteurs, c’est sans nul doute le combat et les succès importants enregistrés dans le domaine de la sécurité alimentaire et de l’amélioration de certains indicateurs sanitaires. Bien que soumis régulièrement à des sécheresses et autres catastrophes naturelles comme les inondations, le Niger fait parti de l’un des rares pays à atteindre l’Objectif du millénaire pour le développement (OMD1), qui consiste à réduire de moitié le nombre de personnes sous alimentées à l’horizon 2015. Et ce sont les instances internationales qui reconnaissent ces efforts. Ainsi d’après la FAO, le taux de prévalence de la sous alimentation est passé de 36,9% en 1990-1992 à 12,6% en 2010-2012. Ces résultats sont le fruit de politiques agricoles et de nutrition mises en œuvre, dont l’Initiative 3N. Et la FAO a organisé le 16 juin dernier, une session plénière spéciale à son siège à Rome pour célébrer le succès des 19 pays de par le monde (dont 9 en Afrique parmi lesquels le Niger) dans la lutte contre la faim et la malnutrition. Notre pays a reçu, à cette occasion, un diplôme attestant de l’atteinte de l’OMD1.
Récemment, c’est l’Ong Save the Children qui vient attester d’un autre succès du Niger, celui relatif à l’amélioration des indicateurs de la mortalité infantile. Dans un rapport intitulé ’’Vies en péril’’, l’Ong international classe le Niger en tête des pays ayant réduit significativement la mortalité infantile. En effet, le taux de mortalité qui était de 318,2 pour mille en 1992, est aujourd’hui de 127 pour mille en 2012 (EDS, EDSN-MICS-IV). Mieux, ce taux est de 114 pour mille selon le rapport mondial inter-agences des Nations Unies. Des progrès qui d’après les différents organismes sont la résultantes d’un certain nombre de mesures et d’actions menées par les pouvoirs publics. Il s’agit entre autres du renforcement de l’intégration de la nutrition dans le système sanitaire, le renforcement des programmes de prévention, l’augmentation des allocations budgétaires au secteur de la santé, le maintien effectif de la gratuité des soins des enfants de moins 5 ans et des femmes enceintes et la mise en œuvre de l’Initiative 3N dans toutes ses dimensions dont notamment le recrutement massif de médecins et agents de santé.
’’Des progrès ont été accomplis par rapport à certains problèmes plus généraux qui se pose au Sahel. Nous devons saisir l’occasion et faire fond sur ces progrès’’ a dit le Secrétaire général de l’ONU lors de la conférence de presse du 1er novembre dernier.