Le ministre du Développement Communautaire et de l’Aménagement du Territoire, M. Abdou Amani, a présidé, hier au Grand Hôtel de Niamey, la cérémonie du lancement du Programme de coopération Niger-Unicef 2019-2021.
Plusieurs membres du gouvernement, des ambassadeurs et représentants des Organisations Internationales, des Institutions onusiennes, ceux des partenaires techniques et financiers, ont rehaussé de leur présence cette cérémonie.
La vision de ce nouveau programme est d’aider le gouvernement à faire en sorte que tous les enfants, en particulier les plus vulnérables, jouissent de leurs droits ; que les adolescents et les jeunes soient autonomes ; que les communautés et les systèmes soient renforcés et résilients ; que l’aide humanitaire et le secteur du développement répondent aux causes structurelles de la fragilité et de la vulnérabilité.
Le ministre du Développement Communautaire et de l’Aménagement du Territoire, M. Abdou Amani, a indiqué dans son discours que ce programme de coopération, est le fruit d’un processus participatif et inclusif, entamé il y a plusieurs mois de cela et marqué par des séries de réflexions stratégiques et de dialogues intersectoriels avec l’ensemble des acteurs et des partenaires à différents niveaux.
« Le processus a été assez exceptionnel car il a été ponctué, non seulement par des séries d’analyses des causes profondes et structurelles qui sont des obstacles à la réalisation des droits des enfants mais aussi par l’identification des goulots d’étranglements et des voies et moyens pour les lever afin d’évaluer la proposition des stratégies idoines pour y arriver », a estimé le ministre Amani.
Selon le ministre, du niveau local au niveau national, l’élaboration de ce programme a connu la participation de groupes d’acteurs diversifiés dont les contributions ont été riches et complémentaires. « Je voudrais à cet égard souligner que ces acteurs ont été motivés par une volonté ardente de faire avancer les droits de l’enfant et contribuer en conséquence à faire bouger les lignes en appui aux efforts déjà entrepris par le gouvernement », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que la version du document endossée par le gouvernement du Niger a été soumise au Conseil d’Administration de l’Unicef qui l’a approuvée lors de sa session du 05 au 07 février 2019. « Le document de programme et les stratégies de mise en œuvre décrites dans les notes de stratégies, ont été déclinés en plans triennaux de travail couvrant la période du cycle.
Ces différents plans ont été signés par les Ministères sectoriels qui assurent le leadership pour ainsi marquer notre engagement à conduire ce programme pour atteindre les résultats », a ajouté le ministre Amani. Le Niger, a-t-il souligné, a réalisé d’importants progrès au cours des dernières années dans différents secteurs, même si beaucoup reste encore à faire, en particulier, en raison d’une demande sociale grandissante liée étroitement à un accroissement démographique élevé. «
Au-delà de son cycle temporel de trois mois, correspondant à la période 2019-2021, ce nouveau programme a aussi cette particularité de poser les bases d’un horizon temporel de 10 à 15 ans, pour parvenir à un impact pérenne sur les conditions de vie des enfants », a précisé M. Abdou Amani.
Le ministre a aussi indiqué également que le gouvernement nigérien, à travers le Ministère du Développement Communautaire et de l’Aménagement du Territoire, en sa qualité de Ministère de tutelle du programme de coopération Niger-Unicef, réaffirme son engagement à coordonner, au côté de l’Unicef, la mise en œuvre de ce nouveau programme, dans le but de répondre à l’objectif commun de créer un environnement favorable à la promotion et à la réalisation des droits des enfants.
Lançant un appel aux différents partenaires du Niger, le ministre Amani les a invité à répondre favorablement aux efforts des Autorités nigériennes, de mobilisation des ressources nécessaires au financement global de ce nouveau programme et invite les acteurs nationaux de mise en œuvre, à redoubler d’efforts afin de relever les défis, combien importants, soulevés par ce programme.
Le ministre Abdou Amani, a vivement remercié l’Unicef, pour le soutien en appui, aux efforts visant le développement du Niger mais aussi les synergies d’actions et autres formes de collaboration dont l’Institution onusienne fait preuve, tout au long de la mise en œuvre dudit programme.
« Au nom des plus hautes Autorités de notre pays, j’aimerais remercier l’Unicef et tous les PTF, pour l’accompagnement qu’ils apportent au gouvernement dans ses efforts d’amélioration des conditions de vie de la population et des femmes en particulier », a conclu le ministre Abdou Amani.
D’importants progrès réalisés par le Niger mais des défis restent à relever
Présentant le nouveau programme, la Représentante de l’Unicef au Niger, Dr Félicité Tchibindat, a précisé que ce programme 2019-2021, est aligné au Plan de Développement Economique et Social (PDES 2017-2021) et au Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement au Niger (UNDAF 2019-2021).
Il est aussi alimenté par les enseignements et leçons tirés de la mise en œuvre du Programme de Coopération 2014-2018, auquel il succède. Elle a ensuite noté que le Niger a réalisé des progrès en faveur des droits des enfants et des femmes.
Citant ces efforts, la Représentante de l’Unicef a indiqué que la mortalité des enfants de moins de cinq ans a considérablement diminué au cours de la dernière décennie, passant de 109 à 85 ‰ naissances vivantes, entre 2012 et 2017.
L’accès à des services améliorés d’approvisionnement en eau s’est accru de 7% entre 2012 et 2015, portant à 56% la proportion de la population qui utilise une source d’eau potable de meilleure qualité. Le gouvernement nigérien a démontré son engagement à éliminer le mariage des enfants, en s’engageant à mettre fin à cette pratique néfaste et à garantir l’accès et la rétention à l’école des jeunes filles jusqu’à l’âge de 16 ans.
A la suite d’importants investissements, depuis 2012, le nombre d’enfants inscrit à l’école primaire a augmenté de 35%. L’inscription dans le premier cycle du secondaire a presque doublé depuis 2012.
Cependant, malgré les importants efforts du gouvernement et de ses partenaires, il reste encore beaucoup à faire, a relevé Dr Félicité Tchibindat, pour créer un environnement adapté aux enfants et aux générations futures. « Le pays continue également de faire face à des urgences simultanées qui mettent à rude épreuve les capacités du gouvernement et des partenaires humanitaires à répondre de manières adéquate », a souligné Dr Tchibindat.
Le document de programme a été validé par le Comité de Pilotage du Programme de Coopération constitué des secrétaires généraux des Ministères techniques partenaires clés de l’Unicef, après son enrichissement par le Comité technique de suivi, composé, quant à lui, des experts des différents Ministères techniques concernés, des représentants de la société civile et des personnes ressources.
« Ce programme accéléra le passage stratégique d’un mode principalement de prestation de services à des investissements plus importants dans le renforcement des systèmes et de capacités. Le développement et la participation des adolescents seront mis en avant dans tous les domaines programmatiques », a déclaré Dr Tchibindat.
Elle a ensuite ajouté que ce programme encourage la mise à l’échelle nationale d’approches réussies, en mettant l’accent sur la modélisation de systèmes institutionnels et communautaires durables pour les régions et les groupes de population les plus désavantagés.
Après cette présentation, les différents ministres présents à cette cérémonie, à savoir, ceux de l’Hydraulique ; du Développement Communautaire et de l’Aménagement du Territoire ; de la Santé Publique, de la Renaissance Culturelle et de la Modernisation sociale ; de l’Enseignement Professionnel et technique mais aussi, les ministres de la Promotion de la femme et de la Protection de l’Enfant et la ministre déléguée en charge de la Décentralisation, se sont tous félicité de l’adoption du nouveau programme et ont vivement remercié, l’Unicef pour l’accompagnement du gouvernement nigérien, dans l’atteinte de ses objectif dans le cadre de la promotion de la femme et celle des droits des enfants. Notons que ce nouveau programme qui intervient dans divers secteurs dont la Santé ; la Nutrition ; l’Eau, hygiène, assainissement ; l’Education ; la Protection de l’enfance ; l’Inclusion sociale et Adolescents et normes sociales, dont le coût triennal est de 190, 2 millions US $, a 74 millions US $ de disponibles et entend mobiliser 116,1 millions US $.
Rappelons que l’Unicef a pour mandat de plaider en faveur de la protection des droits de l’enfant, de répondre à leurs besoins fondamentaux et d’élargir les possibilités d’atteindre leur plein potentiel.