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Les témoignages d’un syndicaliste sur le rôle de l’activiste syndicaliste, Bazoum Mohamed

Publié le mercredi 3 avril 2019  |  Tamtaminfo
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Il nous a été demandé d’apporter quelques témoignages sur le rôle joué par le camarade Bazoum Mohamed dans les luttes syndicales des années 1990.

En tant que syndicaliste, le devoir de mémoire exige de nous, entre autres, que nous rappelons parmi tant d’autres ces quelques souvenirs ,son action au conseil syndical de GOUDEL et son Intervention Solennelle à la Conférence nationale souveraine .

L’action du camarade Bazoum Mohamed au conseil syndical de GOUDEL :
Suite aux tergiversations du bureau exécutif de l’USTN à conduire la lutte avec vigueur, un comité composé de six structures syndicales a été spontanément mis en place pour porter le flambeau de la lutte allumé par les étudiants le 9 février 1990.

Ce comité était composé de : l’Union des Scolaires Nigériens (USN), dirigée par Moussa Tchangari et Boubacar Sabo, le Syndicat National des Enseignants du Niger (SNEN), dirigé par le camarade Ibrahim Mayaki, le Syndicat National des Impôts et Trésor(SNIT), dirigé par le camarade Issoufou BOUBACAR KADO, le Syndicat des Enseignants Chercheurs du Supérieur (SNECS), dirigé par le camarade Bachir Attoumane, le Syndicat du personnel de l’hydraulique et de l’Equipement Rural(le SNAHER ), dirigé par le camarade Namata dit Bonnet Rouge et le syndicat Unique du Personnel des Ressources Animales ( le SUPRA) dirigé par le camarade Abdou MAIGANDI et le SYNTRAMIN dirigé par Neino INOUA

Au fur et à mesure que la lutte avançait, le comité s’élargissait, il était devenu un comité de neuf avec l’arrivée : du Syndicat des Travailleurs des Bâtiments et des Routes (SYNBAROUTE) dirigé par le camarade SEKOU, du Syndicat du Personnel Administratif et Technique de l’Université de Niamey (SYNPATUNI), dirigé par les camarades Amadou et Maiga, et le Syndicat Nationale des agents de l’Agriculture du Niger ( SNAAN), dirigé par les camarades Halidou et Marou.

Le conseil Syndical de GOUDEL avait été le point de départ de la réconciliation entre le comité de neuf Syndicats et le bureau exécutif de l’USTN. En effet, après des débats très houleux, avec les interventions très habiles des camarades : Bazoum MOHAMED, Moussa OUMAROU, Ibrahim BOUBACAR, Seidou SABO, Mohamed MOUSSA, etc. Il avait été demandé au comité des neuf Syndicats de présenter des excuses au bureau exécutif de l’USTN, pour accusation de corruption contre l’USTN, dans un appel à la mobilisation des militants du comité des neuf.

Le collectif syndical, dénommé comité des neuf, avait donné suite à la demande de la plénière en contrepartie le bureau exécutif de l’USTN avait retiré sa plainte contre le comité des neuf Syndicats auprès de la justice.
Les choses étaient rentrées dans l’ordre, le bureau exécutif de l’USTN avait repris le chemin de la lutte.

Des conférences débats étaient organisées et animées par des éminentes personnalités, nous avons nommé : Le Professeur Abdou MOUMOUNI DIOFFO, savant en énergie solaire, Son Excellence DJIBO BAKARY , leader du parti SAWABA, ancien chef du gouvernement du Niger, l’ancien Ministre Kaziendé Léopold , Dr Ben ADJI, économiste au ministère du plan, SAO MARANKAN, ancien magistrat etc.

Depuis les évènements du 9 Février 1990 et la grande marche du 16 Février 1990, la réunion du bureau exécutif de l’U.S.T.N était élargie aux secrétaires généraux des syndicats affiliés pour les raisons d’efficacité dans la lutte. Les réunions étaient présidées par le camarade Laouali MOUTARI, Secrétaire Général de l’U .S.T.N .
Le jour de ce conseil syndical historique de Goudel , l’intervention du camarade Bazoum MOHAMED avait permis aux camarades dissidents que nous étions de nous réconcilier avec le bureau exécutif de l’Union des Syndicats des Travailleurs du Niger , USTN , le cadre de lutte avait été ainsi unifié , la lutte avait repris le bon chemin jusqu’à l’obtention de la tenue de la Conférence Nationale Souveraine . Certes beaucoup d’erreurs avaient été commises, il serait souhaitable que la génération montante en tiendrait compte et tirerait les leçons qui s’imposeraient.

Le deuxième souvenir inoubliable, c’était en pleine assises de la conférence Nationale Souveraine.

L’Intervention solennelle du camarde Bazoum Mohamed à la conférence souveraine nationale :

Le porte-parole des forces armées Nationales, les FAN, avait lu un communiqué devant les délegués de la Conférence Nationale Souveraine , il ressortait de ce communiqué que les Forces Armées Nationales avaient décidé de se mettre à l’écart des assises de la Conférence Nationale Souveraine. En un mot l’armée ne participerait pas aux travaux de la conférence Nationale Souveraine.

C’était une impasse dans la grande salle du palais du 29 juillet, les visages étaient crispés. Nous soupçonnions un autre complot du pouvoir de la 2ème République .

« D’un coup de maitre magique », le camarde Bazoum Mohamed avait pris la parole, il avait lancé un appel solennel aux forces Armées Nationales, en insistant sur le fait que l’armée nigérienne est une composante de la nation, elle ne peut être en dehors des événements qui concernent la nation nigérienne.

Dans un appel très vibrant, il demandait à l’armée nigérienne de bien vouloir reprendre sa place dans ce débat national. L’auditoire avait vivement applaudi, après quelques échanges avec le président de la République le Général Ali Chaibou , le groupe des jeunes officiers, des FAN, de la Douane, de la police nationale, les Namata Samna Goubé, les Daouda Malam Wankeye, le Diallo des sapeurs pompiers, les ibro Ayouba , etc, nos Forces Armées Nationales avaient décidé de reprendre leur place à la conférence nationale souveraine , à la grande satisfaction des forces vives de la nation.

Le pouvoir avait aussi failli de se retirer de la conférence nationale souveraine.

Grâce la réaction du procureur de la cour suprême, Soli Abdourahamane , le pouvoir a repris sa place à la conférence nationale.

Toutes les manœuvres tendant à empêcher la tenue de la conférence nationale souveraine ont été déjouées grâce aux talents des orateurs de la délégation de L’USTN, l’USN, et du monde Rural, le camarade Alio Boubacar , Le camarade Bazoum Mohamed était un des grands « tireurs d’élite »de l’USTN, le plus redouté par la délégation du pouvoir, dans ce grand combat de la restauration de la démocratie au Niger.

Voilà très brièvement les témoignages que nous pouvons apporter en quelques lignes sur l’apport de Bazoum Mohamed dans les luttes syndicales des années 1990. Il s’agit ici que deux cas pris parmi tant d’autres, étant donné que nous n’avons pas le temps de bien développer tous les cas.

Il faut noter, chaque fois que la division se profile à l’horizon dans notre camp, l’intervention du camarade Bazoum avait pu apporter un boom au cœur des camarades, calmer les esprits. C’est un homme de conviction, un grand orateur, il était un grand syndicaliste, à l’époque il était coordonnateur de la section USTN de Maradi, mais il tirait beaucoup les ficelles à l’ombre.

Nous pouvons dire donc, sauf erreur de notre part, que le camarade Bazoum Mohamed était un syndicaliste politique, à l’image du doyen Djibo BAKARY, que l’âme du grand héros repose en paix. Il n’avait jamais caché ses convictions politiques dans les années 1990, déjà dans les années 1980 , à l’occasion d’un séminaire syndical à Namaro , nous le soupçonnions d’être en contact avec certains politiciens révolutionnaires Burkinabés, les Salifou Diallo, les Ouédraogo, etc. L’histoire nous a donné raison.

C’était un élément fédérateur des énergies durant la lutte syndicale des années 1990, grâce son apport nous avions évité la division du mouvement syndical pendant la lutte.

A l’occasion de son investiture par le PNDS, à la candidature aux suffrages suprêmes, des élections de 2021, nous nous joignons aux autres camarades pour présenter au grand politicien, nos très vives félicitations et lui souhaiter beaucoup du courage pour les nouvelles épreuves qui l’attendent et succès continus.
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