Selon le paysan Ibrahima Coulibaly et le géographe Laurent Bossard, la région doit construire son avenir sur ses ressources naturelles, humaines et culturelles, et non dans la charité internationale.
Le Sahel est malade. Les symptômes de cette maladie désormais chronique sont l’instabilité, les violences terroristes et intercommunautaires, les migrations, les trafics illicites. Face à ces exutoires se trouve une jeunesse sans emploi, dont une partie s’engage sur de mauvais chemins qui ne mènent nulle part sinon à la fracture des sociétés, à la grande peur migratoire tétanisant l’Europe, à l’embrasement du Sahel devenu menace internationale.
Si les symptômes de cette dissolution des pays sahéliens sont visibles, certaines causes structurelles sont moins apparentes. Voilà des décennies que le principal moteur du développement est délaissé : le système agricole et alimentaire, qui représente de 80 à 90 % des emplois sahéliens, se trouve embarqué dans une compétition qu’il ne peut gagner. L’alimentation, qui devrait être le levier d’une croissance durable et stable, est aujourd’hui la proie d’un marché mondial dérégulé et agressif. En 2018, les importations alimentaires de l’Afrique de l’Ouest se sont élevées à 18,5 milliards de dollars [16,1 milliards d’euros].... suite de l'article sur LeMonde.fr