Le ministère nigérien en charge de l'Intérieur et de la Sécurité publique, en collaboration avec les partenaires du Niger, a procédé mardi à Niamey au lancement des activités du projet de monitoring des flux migratoires aux frontières du pays afin de prévenir la migration irrégulière, a-t-on appris mercredi de source officielle.
Selon Ider Adamou, secrétaire général dudit ministère qui a présidé la cérémonie, ce projet vise à mettre en place un mécanisme d'identification des personnes en besoin de protection internationale à partir des postes de police frontaliers, en vue de leur permettre de bénéficier de tous les droits que requiert leur statut de migrant mais aussi et surtout de prévenir la migration irrégulière.
"Il permettra de disposer de davantage de données sur les personnes se trouvant dans les flux migratoires qui traversent nos frontières afin de mieux préparer les réponses nécessaires", a-t-il précisé, ajoutant que "ce projet cadre parfaitement avec la vision des hautes autorités du Niger qui font du respect des engagements internationaux un point d'honneur".
Le projet, d'une durée d'un an, sera mis en œuvre avec l'appui du Comité international pour l'aide d'urgence et le développement (CIAUD-Canada) au Niger.
Le Niger, par sa position géographique de pays charnière entre le Maghreb et l'Afrique noire, est devenu ces dix dernières années une terre de transit en direction de l'Algérie et de la Libye, étapes ultimes vers l'Europe.
Face à ce phénomène, qui a pris une ampleur exceptionnelle ces dernières années illustrée par un nombre inconnu de morts dans le désert et par plusieurs milliers de morts dans la Méditerranée, le gouvernement, avec l'appui des partenaires, a engagé un combat résolu contre le trafic de migrants.
Pour le président nigérien Mahamadou Issoufou, "les trafiquants de migrants sont aussi des trafiquants d'armes et ont donc des connexions avec les terroristes".