Le Président de la Délégation Spéciale de la ville de Niamey, M. Mouctar Mamoudou a présidé ce jeudi 11 avril, dans la salle de réunion de l’Hôtel de ville de Niamey, une rencontre d’échange entre les Leaders Religieux, les leaders d’opinion, les Associations Humanitaires et les responsables des ONG et Association Nationales et Internationales intervenant dans le cadre de la gestion de la mendicité dans la ville de Niamey.
Cette réunion d’échange s’est déroulée en présence des Ministres de la Renaissance Culturelle, de la Ministre de la Population, du Gouverneur de la Région de Niamey, du Procureur de La République des chefs de quartier et chefs religieux.
Dans son Allocution M. Mouctar Mamoudou a remercié l’assistance d’avoir répondu massivement à cette rencontre. « Cela démontre que le sujet qui sera discuté est d’une importance majeure, et il est aussi une préoccupation partagée par tout le monde, il s’agit de la question de la mendicité », a indiqué le Président de la Délégation spéciale de la ville de Niamey.
‘’Nous remarquons, de plus en plus dans notre capitale un comportement qui ne colle pas avec nos valeurs et le bon fonctionnement de la ville liée à la profération de la mendicité dans les rue, les carrefours et au tour des marchés ‘’, a-t-il-ajouté.
Pour Mouctar Mamoudou, « cette profération de la mendicité entrave beaucoup le fonctionnement de la ville avec des dérives et des risques pour la population en générale. La mendicité est devenue un phénomène social qui mérite d’être discuté ».
Pour sa part, le Ministre de la renaissance culturelle M. Assoumana Malam Issa a félicité le Président de la Délégation Spéciale de ville de Niamey pour les efforts qu’il entreprend au quotidien pour régler les multiples problèmes auxquels la capitale fait face, le tout de manière pacifique et consensuelle. Le Ministre Assoumana combat aussi la facilité, ainsi que toute sorte d’infraction.
« Le phénomène de la mendicité est tel que de nos jours, mêmes les personnes valides s’addonnent à cette pratique dégradante pour la personne humaine. Et en prélude au sommet de l’Union Africaine, nous allons éradiquer définitivement le problème de la mendicité en collaboration avec les partenaires et les Leaders Religieux », a indiqué, le Ministre de la Renaissance Culturelle.
Selon le Ministre, la solution se trouve dans la quête d’une occupation de substitution pour les mendiants, en créant un fonds issu de la collecte de la ‘’ Zakat ‘’ des opérateurs économiques.
Le Gouverneur de Région de Niamey M. Issaka Hassan Karanta, condamne pour sa part la mendicité des enfants de moins de 10ans que les marabouts amènent du village pour leurs apprendre à lire le coran, ils ne les apprennent pas la lecture mais le commerce parce que chaque enfant doit apporter 25 à 50 FCFA par jour.
‘’Dans la ville de Niamey 80% des mendiants sont des personnes valides, donc ils ne mendient pas mais ils font du commerce ‘’, a declaré le Gouverneur.
Pour sa part la Ministre de la Population DR Amadou Aissata, a salué l’effort que mènent les autorités pour lutter contre le phénomène de la mendicité. Elle souhaite aussi qu’au sortir de cette réunion tous les participants comprennent les déterminants de la mendicité du point de vue de l’Islam et de la loi.
Selon le Procureur de République, Mr Samna Chaibou, le code pénal a prévu effectivement une infraction relative à la question de la mendicité, et cette infraction est logée au niveau de quatre article. Il s’agit de l’Article 179, 180, 181 et 182 du code pénal.
Ces dispositions du code pénal sont contenues dans le Chapitre 1 consacré au vagabondage et à la mendicité cela veut dire que le législateur a fait le lien entre la notion de mendicité et la notion de vagabondage, a fait savoir le procureur.
Mais le code pénal fait un groupage de catégories de mendicité, la première catégorie sont ceux qui mendient dans les lieux publics ou privées, la loi les a prévu une condamnation d’emprisonnement ferme de 3 à 6 mois. Mais la loi exclut deux catégories de personnes les vieillards de plus de 60 ans et les Infirmes.
Deuxième catégorie de mendiant sont les mineurs de moins de 18 ans qui mendient, la loi prévoit la possibilité de poursuivre et condamner leurs parents. La troisième catégorie de mendiant est ceux qui encouragent, profitent et qui tirent profit de la mendicité, les marabouts dont le gouverneur à parler, ils sont susceptible de poursuite d’une peine d’emprisonnement de 6 à 12 mois.
Et enfin la quatrième catégorie c’est sont ceux qui appartiennent à une association de mendiants, l’article 161 prévoit une peine d’emprisonnement de 1 à 2 ans pour toutes personnes se trouvant dans une tel association.
Pour Cheik Diabiri Oumarou Ismaël Président de l’Association Islamique du Niger, l’Islam a interdit la mendicité. C’est ne pas l’Islam qui a amené la mendicité mais c’est la pauvreté, a indiqué cheik Diabiri.
La mendicité qui servait autrefois de filets sociaux (aides aux apprenants coraniques ou talibés et sécurité sociale pour les indigents) se double aujourd’hui dans les grandes villes nigériennes, en particulier à Niamey d’un visage de ‘’luxe’’ et de commerce avec ses lots de personnes sans infirmité.