Des charrettes à bras ou à traction animale lestées des bidons d’eau, des colonnes des filles et femmes avec des seaux ou bassines sur la tête, des robinets à sec…
En cette période de canicule, l’approvisionnement en eau potable se vit avec davantage d’acuité dans les quartiers périphériques de Niamey où le réseau est quasi sommaire s’ils ne font pas les frais de délestage.
Expliquant l’année dernière la situation de pénurie constatée, la société distributrice de l’eau a justifié qu’il y a un déficit de production par rapport aux besoins de la ville qui s’agrandit.
Le gouvernement a lancé un vaste d’infrastructures hydrauliques dont l’objectif est d’assurer d’ici 2021 un taux de desserte de 100% en hydraulique urbaine.
Dans la capitale, le président Issoufou a lancé en 2018 un projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable de la ville de Niamey pour près de 52 milliards ou Goudel 4 dont les travaux sont prévus pour s’achever en 2020.
Un autre projet de réalisation d’une 3ème usine de traitement d’eau d’une capacité de 300.000 m3 est envisagé au niveau de la rive droite de la capitale pour tenir compte de l’accroissement des besoins de la ville.
En attendant, certains quartiers périphériques de la capitale sont frappés de plein fouet par le manque criard d’un réseau de distribution d’eau potable ou du déficit en approvisionnement.
C’est le cas des zones reculées du centre-ville de Niamey telles que Rhodésie bas, kafakoira (périphérie Est) et bien d’autres qui souffrent du fait du manque des canaux de distribution d’eau potable.
Cette situation laisse ainsi par conséquent la porte ouverte à d’autres particuliers qui se substituent en distributeurs agrées dans le domaine à travers des puits modernes creusés et de pompes (solaires ou électriques) équipés d’un château d’eau destiné à entreposer l’eau et la distribuer par la suite aux abonnés.
Ces mini adductions d’eau potable, Ces châteaux d’eau destinés au commerce sont acquis soit par le biais des organismes caritatifs, ou sur fond propres.
Beaucoup d’habitants de ces zones voient à travers cette initiative comme une solution alternative à ce problème épineux d’accès à l’eau potable, comme c’est le cas pour Abdoul razikou Habi qui raconte « avant on s’approvisionne en puits traditionnels et parfois on se déplace jusqu’au niveau du centre-ville ».
Ces eaux sont-elles propres à la consommation en l’absence de tout contrôle ? Certains consommateurs se plaignent du gout du liquide servi dans certains quartiers.
Mais le désir d’étancher sa soif semble plus fort que le souci de santé. La preuve, le business de l’eau continue pour les promoteurs de châteaux d’eau : . Seydou yayé connu sous le nom de ‘’château Seydou’’ au quartier Rhodésie bas explique qu’il vend le bidon d’eau de 25 litres à 20 f et le m3 à 400 f pour les abonnés.
« le seul problème pour moi c’est le coût de la facture d’électricité que je paie à chaque moi, même ce mois de février j’ai réglé une facture de cent neuf mille francs CFA(109.000 FCFA) », se plaint
Seydou yayé , espérant qu’avec les compteurs prépayés ou le solaire il pourra économiser un peu d’argent.
Cette initiative d’implantation de château d’eau a créé aussi d’emploi pour les vendeurs ambulants appelés communément les ‘’Garouas’’ qui vendent à leur tour les bidons de 25 litres à 50fcfa.