Comme nous l’avons rapporté dans un précédent article, le député du MPR Jamhuriya Sidi Lamine, était ce matin dans les locaux de la gendarmerie après son interpellation la veille, dans une de ses fermes d’Abala dans le nord de la région de Tillabéry.
C’est effectivement ce qui s’est passé et à la suite de la précédente affaire de trafic de drogue dans lequel il a été cité, le lien a été vite établi d’autant qu’il est toujours sous le coup d’une procédure de levée de son immunité parlementaire qui est en suspens depuis près de deux ans au niveau du Parlement.
Des vérifications que nous avons faites, il s’avère que cette affaire n’a rien avoir avec l’ancien dossier qui fait encore couler beaucoup d’encre. Le député Sidi Lamine a été interpellé par une patrouille militaire mixte qui a retrouvé en sa possession des armes dont 2 fusils de chasse ainsi que des munitions, alors qu’il séjournait dans une zone en état d’urgence, à la frontière avec le Mali où les forces armées des pays frontaliers mais aussi étrangères mènent depuis plusieurs jours, une vaste opération antiterroriste. Aux fins de vérification et après l’embarras de certains services de sécurité où il a été dans un premier temps présenté, il a été par la suite transféré à Niamey où il a été entendu finalement par la gendarmerie qui a procédé à la vérification des documents notamment l’autorisation de port d’armes. L’affaire a été soldée puisque le député serait selon nos sources déjà libre de ses mouvements. Disposant toujours de son immunité parlementaire, un député ne peut faire l’objet d’une interpellation sans accord du bureau du Parlement sauf dans certaines circonstances prévues par la loi.
L’article 88 de la Constitution stipule en effet dans ses alinéas 2 « qu’aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou des votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions ». Selon l’alinéa 3, « sauf cas de flagrant délit, aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière correctionnelle ou criminelle qu'avec l'autorisation de l'Assemblée nationale ». Le dossier de trafic de drogue dans lequel le député est cité remonte à 2016 et bien que la procédure reste toujours en suspens, avec ses zones d’ombres et suspicions, il a déjà été traité par le parquet qui a émis sa demande au gouvernement, lequel a adopté la requête aux fins de levée de l’immunité parlementaire, mais la procédure était restée bloquée à ce stade. A moins qu’il y ait des faits nouveaux, il ne saurait y avoir flagrant délit pour un dossier ouvert depuis 2016 au niveau de la justice d’autant que l’Assemblée nationale est actuellement en session.
En attendant d’autres détails sur ces affaires que nous suivons de près et qui sont très complexes au regard de la nature même du sujet, voici pour les faits qui agitent l’actualité nationale depuis le début de la matinée, à l’annonce de l’interpellation du député.