Les populations de la région de Diffa observent depuis ce lundi, une opération ville morte de ceux journées, en protestation contre les nouvelles mesures prises par les autorités dans le cadre de l’état d’urgence notamment le renforcement du couvre-feu.
A Diffa ville, chef-lieu de la région, l’opération a été un franc succès puisque ce lundi, la capitale du Manga ressemblait bien à une ville morte avec les écoles, boutiques et marchés fermés, la circulation réduite au minimum et les activités socio-économiques paralysées. Dans les autres localités de la région notamment les chefs-lieux des départements, le mouvement a été également et largement suivi avec cette fois des manifestations populaires comme c’est le cas à Mainé-Soroa.
L’opération « ville-morte » qui va durer deux jours a été lancée par les organisations de la société civile de la région afin de faire pression sur les autorités pour qu’ils reviennent sur l’arrêté du gouverneur du 10 avril portant modification des horaires du couvre-feu. Comme c’était le cas à Tillabéry, la société civile de Diffa estime que les nouveaux horaires sont très rigoureux et surtout sont contre-productifs pour les activités socioéconomiques de la région. En dépit du climat d’insécurité ambiant qui règne dans cette zone où sévit Boko Haram et qui a est placée en état d’urgence depuis février 2015, la population estime que l’approche du tout sécuritaire pénalise la région qui traverse déjà une situation humanitaire catastrophique.
Selon nos informations, face à la réussite de l’opération, le gouverneur de la région Mohammed Mouddour a convoqué une réunion pour ce lundi 15 avril avec les responsables des organisations de la société civile afin de trouver les voies et moyens permettant de converger les positions. Toutefois, la société civile prévient qu’elle n’entend point céder face à ce qu’elle qualifie « d’injustice ».
Depuis quelques semaines, les attaques des différentes factions de la secte Boko Haram se sont de nouveau intensifiées poussant les autorités à renforcer les mesures d’état d’urgence. Pour ne rien arranger, les humanitaires expatriés et qui sont en service dans la région sont en train de quitter la zone où affluent des réfugiés et des déplaces en provenance surtout du Nigeria voisin.