ALGER, Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a estimé jeudi que l’ouverture des frontières de l’extrême sud du pays avec le
Mali, le Niger, la Mauritanie et la Libye n’était pas à l’ordre du jour actuellement et ce, pour des raisons sécuritaires.
Intervenant lors d’une rencontre avec les représentants de la société civile à l’issue d’une visite de travail et d’inspection dans la wilaya (préfecture) de Tamanrasset, à plus de 2000 km d’Alger, M. Sellal a souligné que l’ouverture des frontières de l’extrême sud "nécessitait encore du temps".
"Des criminels peuvent s’introduire à travers ces frontières et créer des problèmes sur le territoire national", a-t-il indiqué, cité par l’agence APS, en référence à l’instabilité régnant au-delà des frontières algériennes, en particulier au Mali.
En réponse à la demande des représentants de la société civile de
Tamanrasset concernant l’ouverture provisoire de ces frontières pour pratiquer le troc, M. Sellal a indiqué qu’"avec l’accord du président de la République et sous la supervision de l’Armée nationale populaire (ANP), ces frontières sont ouvertes une fois par mois et il est possible, en concertation avec l’ANP, d’examiner la possibilité de les ouvrir deux fois par mois".
Les Touareg du Sahel ont longtemps traversé les frontières de la région où ils ont des attaches familiales et tribales, mais les tensions apparues depuis le printemps arabe déclenché en 2010 ont durci la situation dans cette région.
Les autorités algériennes ont considérablement renforcé l’appareil sécuritaire à ses frontières en particulier depuis le renversement du régime libyen du colonel Kadhafi il y a deux ans. Les armes libyennes avaient alors été dispersées notamment par les touareg employés par le président. Devenus persona non grata en Libye, ils étaient repartis dans d’autres pays du Sahel, surtout au Mali.