Face à la gravité de la paralysie dans les universités publiques du Niger, accentuée par le vote par le parlement de la réforme du gouvernement, consistant à nommer par décret les recteurs des universités publiques et contestée par le syndicat national des enseignants-chercheurs, ces derniers ont appelé samedi le président de la République Mahamadou Issoufou à sauver le système, a-t-on appris à Niamey.
Jeudi dernier, le parlement nigérien a approuvé à une majorité écrasante la réforme du gouvernement, ce qui a entraîné une crise persistante au sein des universités publiques du pays, manifestée à travers une série de grèves qu'observe depuis plusieurs mois le Syndicat National des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs du Supérieur (SNECS).
Cette loi institue, entre autres, la nomination par décret des recteurs et vice-recteurs des universités publiques, vivement contestée par les enseignants.
Pour le SNECS, dans une déclaration samedi à Niamey, "l'adoption de ce projet de loi s'inscrit dans une entreprise de démolition de l'autonomie et des libertés académiques propres aux traditions universitaires acquises de haute lutte depuis la Conférence Nationale (en 1991)".
Il a appelé le président de la République à renvoyer la loi à l'Assemblée Nationale pour une seconde lecture, afin de sauver le système. Tout en se disant ouvert au dialogue, le SNECS se dit déterminé à poursuivre la lutte.
"La loi est adoptée et nous sommes tous tenus de la respecter", a rétorqué le ministre nigérien de l'Enseignement Supérieur, Yahouza Salissou, ajoutant que les discussions avec le SNECS vont se poursuivre rapidement autour des autres points de la réforme du système universitaire nigérien qui n'ont pas encore fait l'objet d'adoption.
Parallèlement, le SNECS poursuit sa série de grèves de cinq jours toutes les semaines engagées depuis des mois, a-t-on constaté.