La Communauté Rwandaise au Niger a commémoré le 27 Avril dernier à Niamey, le 25ème anniversaire du génocide perpétré au Rwanda. C'était un moment de compassion que la communauté rwandaise vivant au Niger a commémoré pour tourner cette page sombre et douloureuse qu'a connu ce pays des Grands Lacs qui est aujourd'hui un modèle et une fierté pour l'Afrique car cité en exemple partout dans le monde. Très sensible et compatissante, la Première Dame, Dr Lalla Malika Issoufou Mahamadou, présidente de la Fondation Tattali Iyali, invitée d'honneur a participé à cette cérémonie aux cotés d'autres officiels.
Au cours de cette cérémonie les participants ont suivi les témoignages sur le génocide contre les Tutsi, un documentaire sur cette tragédie avant d'observer une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes. Peu après, la Première Dame, Dr Lalla Malika Issoufou Mahamadou a donné le coup d'envoi de la cérémonie à travers l'allumage de la flamme de l'Espoir et de la résilience. Dans son discours à cette occasion, Dr Lalla Malika Issoufou Mahamadou, a rappelé qu'il y a 25 ans, l'Afrique a connu l'une des pires barbaries de son histoire avec le génocide au Rwanda. «En l'espace de 100 jours, près d'un million de Rwandais ont été froidement assassinés. Des familles entières ont été décimées » a-t-elle ajouté. Dans certains cas, ce sont des enfants qui doivent apprendre à vivre sans leurs parents tués par les hordes d'individus avides de sang. «C'était le comble de l'horreur et de la déshumanisation», a-t-elle déclaré.
C'est pourquoi, la Première Dame s'est posé la question de savoir « comment subitement des individus pourraient se mettre à tuer en série des compatriotes du simple
fait qu'ils ne sont pas de la même communauté ethnique qu'eux» ? « La vie avait perdu son caractère sacré comme nous l'enseignent toutes les religions révélées ». « La radio Mille collines a servi d'instrument de propagande génocidaire au mépris de toute déontologie journalistique, au mépris de la responsabilité sociale des journalistes», a-t-elle poursuivi. «Le Rwanda et l'Afrique doivent se souvenir de cette tragédie par devoir de mémoire et dans un esprit d'introspection. Le Rwanda et l'Afrique doivent surtout faire rendre gorge aux génocidaires et leurs complices dans cette barbarie. Ceux-là n'ont aucune excuse. Leurs crimes doivent être punis pour l'exemple et pour le repos éternel de l'âme des innocents assassinés de sang froid. C'est aussi l'une des conditions pour panser les plaies occasionnées par ces crimes odieux », a estimé Dr Lalla Malika Issoufou Mahamadou.
Pour la Première Dame, le Rwanda et l'Afrique « doivent également mener un combat de front à tous les adeptes des thèses négationnistes, ceux-là qui veulent, par des artifices mesquins, démontrer que tout le monde est coupable. Dr Lalla Malika Issoufou Mahamadou a exprimé la solidarité du Niger envers le peuple rwandais comme en témoigne la présence du Président de la République de la République, Chef de l'Etat, SE Issoufou Mahamadou, à Kigali, aux cérémonies commémoratives des 25 ans du génocide, le 7 avril dernier. « Aux cotés de son frère et ami le Président Paul Kagamé, le Président de la République a apporté son soutien au leadership des autorités rwandaises engagées dans la reconstruction de leur pays, qui est devenu aujourd'hui un pays ouvert au progrès, un pays plus résilient», a-telle fait remarquer.
Au cours de la cérémonie, un message de l'ambassadeur du Rwanda auprès de la République du Niger basé à Abuja a été lu par M. Pacifique Rity. « Au moment où nous marquons la 25ème commémoration du Génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi, il y a une question qui persiste et qui nous interpelle tous, à savoir l'impunité dont bénéficient ceux là même qui ont mis en exécution le génocide, et qui jouissent de liberté totale dans différents pays qui les hébergent de par le monde » note le message de l'ambassadeur du Rwanda. L'impunité des génocidaires n'est sincèrement pas permise, « si les Nations du Monde ne veulent pas entretenir les velléités de récidives ou de banalisation du génocide et de son idéologie destructrice», souligne le message.
Pour l'ambassadeur du Rwanda au Niger, le génocide perpétré contre les Tutsi s'est passé pendant que les instances multilatérales qui, normalement, au nom de toutes les Nations du Monde, sont en charge de la sauvegarde de la paix et de la sécurité internationales, ont décidé de ne rien entreprendre pour mettre fin à ces massacres. « Ces instances se sont pliées à l'influence d'intérêts néocoloniaux peu soucieux de la valeur des vies humaines en péril, qui pendant 100 jours furent exposées à toutes sortes de tourments et d'atrocités comme le viol, la torture, en prélude d'une mise à mort violente certaine », a-t-il déclaré.
Pour sa part, la représentante de la communauté Rwandaise au Niger, Mme Daouda Gloriose a rappelé la page sombre du Rwanda marquée la politique d'exclusion initiée et entretenue par les colonisateurs avant de s'appesantir sur le progrès fulgurant qu'a enregistré ce pays. À cet effet, elle a souligné le rôle unique de la femme dans tous les domaines de l'économie. « Le Rwanda est le premier pays où les femmes représentent plus 60% au parlement, une disposition de la constitution prévoit au moins 30% de représentativité dans les instances de prise de décision du pays. La capitale de Rwanda est partout saluée comme la ville la plus propre d'Afrique. Ce pays a épousé les nouvelles technologies de pointe où les drones sont fréquemment utilisés pour délivrer du sang aux nécessiteux dans les points reculés ; c'est le pays où le coût d'internet est le moins cher du continent, un pays qui a récemment lancé son premier satellite en vue d'accroitre la connexion internet dans toutes les écoles rurales du pays», a-t-elle expliqué.