Le ministre des Finances, M. Gilles Baillet, et le commissaire européen chargé du développement, M. Andriss Piebalgs, qui était en mission dans notre pays avec le Secrétaire Général des Nations Unies, ont procédé, mercredi dernier, à la signature de quatre (4) conventions de financement et d'un avenant à un projet existant, pour un montant de 181 millions d'euros, soit 120 milliards de FCFA. Cet appui est destiné aux secteurs essentiels des infrastructures routières et à l'appui budgétaire consacré à la santé et à l'éducation, ainsi qu'aux aspects fondamentaux de la stabilisation et du développement local, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires énormes pour le Niger.
Ces conventions de financement et cet avenant présentent la particularité de clôturer ainsi l'engagement de la totalité des fonds alloués au Niger par le 10ème Fonds Européen de Développement (FED) durant la période 2008-2013, qui a été marqué par la mise à disposition par l'Union Européenne d'un montant important de 508 millions d'euros pour l'enveloppe A, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Indicatif National (PIN).
En prenant la parole à cette occasion, le commissaire européen chargé du développement, M. Andriss Piebalgs, a indiqué qu'il avait relevé, lors de son dernier passage dans notre pays, que le Niger a connu, quatre ans après la signature, à Lisbonne, du Document de Stratégie Pays et du Programme Indicatif National, des évolutions politiques, économiques et sociales qui nécessitaient une adaptation de notre coopération.
Suite au rétablissement de la vie constitutionnelle normale, ''notre coopération a contribué à relever les défis multiples en matière de développement, à l'aune des menaces sécuritaires qui se sont amplifiées depuis lors, avec l'impact de la crise malienne sur l'ensemble de la région, et singulièrement sur votre pays'', a-t-il ajouté. Il s'est dit ravi de pouvoir signer les deux conventions de financement pour un montant total de plus de 40 milliards de FCFA, au seul bénéfice d'infrastructures routières, tant dans la région du nord du pays que dans sa partie sud.
Ces infrastructures, ciblées d'un commun accord, permettront d'assurer le lien entre la sécurité des biens et des personnes, et le développement socio-économique durable de ces mêmes populations. D'autre part, ces routes et pistes rurales favoriseront non seulement le désenclavement des régions du Niger à l'échelon national, mais participeront également à l'intégration régionale du Niger.
Par ailleurs, l'avenant de 6,5 millions d'euros en faveur du projet PAJED II contribuera au renforcement de la sécurité et des capacités en matière de lutte contre la criminalité organisée, et à moderniser les cadres d'intervention des politiques prioritaires. Cette contribution supplémentaire s'inscrit dans le cadre général des différentes actions financées par l'Union Européenne dans le domaine de la sécurité, à savoir le projet contre-terrorisme Sahel à travers de l'Instrument de Stabilité long terme et la mission EUCAP qui participe également à l'effort important que consacre le Niger dans sa lutte constante contre le terrorisme et la criminalité organisée. Toutes ces actions font l'objet d'un cadre de concertation entre PTF qui nécessiterait à terme d'être étendu aux services compétents nigériens, comme le Comité Technique et de Pilotage de la mission EUCAP.
Dans l'objectif de contribuer à la stabilisation et au développement local dans les régions du Nord du Niger, une Convention de financement de 25,6 millions d'Euros visera à améliorer les conditions de vie des communautés de ces régions. Elle fournira des appuis aux activités productives (agriculture, élevage), la formation professionnelle, la réhabilitation des infrastructures sanitaires, ainsi qu'aux capacités des collectivités territoriales de ces régions, dans le cadre de la politique nationale de décentralisation. Enfin, un nouveau programme d'appui budgétaire général (85 millions d'Euros), sous la nouvelle modalité de Contrat de Bonne Gouvernance et Développement, va continuer à soutenir pour la période 2013-2015 les dépenses prioritaires du gouvernement du Niger, fixées par le Plan de Développement Economique et Social 2012-2015.
Ce programme, a dit le commissaire européen chargé du développement vise à améliorer la capacité financière du Gouvernement pour lui permettre d'atteindre les objectifs des politiques publiques, d'améliorer la gestion des finances publiques et la délivrance de services publics dans les secteurs sociaux (éducation, santé). La signature de ces différents engagements financiers témoigne de la ferme volonté de l'UE de soutenir le Niger d'une part à éradiquer la pauvreté, à promouvoir une croissance soutenable et inclusive, et à développer la gouvernance économique et démocratique ; et d'autre part de promouvoir sa stabilité et sécurité intérieure, dans un contexte régional marqué par de multiples menaces, a-t-souligné.
Le ministre des Finances, M. Jules Baillet, a indiqué que les conventions que Niger vient de signer vont trouver incontestablement leur point d'application dans le programme de renaissance du Président de la République, Chef du gouvernement S.E Issoufou Mahamadou. Ce programme a été décliné axe par axe dans la Déclaration de Politique Générale de S.E Brigi Rafini.