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Parcours politique de Hama Amadou: libre à celui qui n’aime pas la gazelle de la détester mais la raison lui commande de reconnaître la grâce de l’animal
Publié le samedi 9 novembre 2013   |  Le Sahel


L’ex-premier
© aNiamey.com par Moussa Sogodogo
L’ex-premier ministre malien Modibo Sidibé, en tournée dans la sous-région, reçu en audience, par SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger
Vendredi 12 avril 2013. Niamey (Niger). Modibo Sidibe en visite photo: SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger


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Adulé par certains et décrié par d’autres mais jamais ignoré par personne, Hama Amadou est de toute évidence un animal politique redoutable. On dirait qu’il a vu le jour sous le signe du renard qu’on l’aurait cru sans ambages tant l’homme est rusé. Les analystes politiques les plus avisés ont fort longtemps arrêté de pronostiquer sur son compte car lassés de découvrir le caractère inopérant, rarement opératoire pour le moins, de leur science dans ce domaine. Et le baron de Youri ne fait rien pour les y aider. Mais l’homme travaille à son image sans se fatiguer, tel ce peintre qui s’attache à faire un autoportrait et apporte chaque jour une nouvelle touche de peinture à son tableau en ajustant patiemment son coup de pinceau. C’est comme cela qu’il faut comprendre les différentes saignées que Hama Amadou opère sur sa personne. En homme politique avisé, le président de l’Assemblée nationale n’hésite pas à lâcher des morceaux pourvu qu’il en tire un crédit politique supérieur à la perte consentie. Le départ de son parti le MODEN FA LUMANA de la Mouvance pour la Renaissance du Niger en est la preuve éloquente. La saignée, on le sait bien, n’est jamais agréable pour un patient mais nécessaire pour que celui-ci recouvre sa santé et se remette d’aplomb, le moindre mal comme dirait l’autre.

Et cela, dans le cas d’espèce n’agrée pas tout l’entourage de Hama Amadou. Car pour un petit militant qui n’a aucune image de marque à préserver, seul l’instant présent compte, et tant pis s’il doit se faire hara-kiri en se prêtant au jeu de l’allié. La longue expérience du pouvoir dont jouit Hama Amadou, du moment où il était directeur de Cabinet de Feu Seyni Kountché au perchoir de l’Assemblée nationale en passant par les deux primatures malheureuses, a endurci sa carapace. Mais chaque fois que l’homme touche le fond, il remonte avec plus d’éclat à l’image du Phénix, cet oiseau fabuleux de la mythologie grecque qui renaît de ses propres cendres. Il est clair que même ses plus grands détracteurs n’osent lui dénier une certaine maestria dans la chose politique. Chacun sait que l’homme, avant de claquer la porte, a d’abord pris en compte la plupart des paramètres et présagé des conséquences de cette décision et pour son parti et pour lui à titre personnel.

Que gagnerions-nous à rester avec l’allié ? Sinon à nous compromettre en restant à côté d’un homme qui se démène comme un beau diable pour se dépêtrer des problèmes qu’il a contribué lui même à provoquer ? Ce qu’on gagne est-il à la mesure de ce qu’on perd à continuer à le soutenir au plan politique ? N’est-il pas judicieux de quitter la cabine de pilotage lorsque le commandant de bord manoeuvre mal le navire? C’est ce genre de questions qu’un vrai homme politique se pose continuellement. Quand un couple va mal, il ferait mieux de divorcer que de risquer de traumatiser ses enfants. C’est encore le moindre mal. Et il y en a malgré tout des Nigériens qui restent dubitatifs par rapport à l’attitude de Hama Amadou et de son parti à l’égard du peuple nigérien ! De la mauvaise foi ? De l’immaturité politique ? Les deux peut-être mais l’un ou l’autre à coup sûr. Mais pas pour longtemps car joignant le discours à l’acte, le Président de la représentation nationale, en vrai pédagogue s’est expliqué avec classe sur les vraies motivations du divorce de la mouvance présidentielle le 4 octobre dernier à l’occasion de l’ouverture de la session budgétaire au titre de l’année 2013 :

« Quoi donc de plus normal que de se séparer en douceur afin de ne pas tomber dans le piège des sables mouvants de l’amitié sans sincérité, au sourire éclatant de dents blanches mais remplies de venin, c’est-à-dire un semblant d’amitié fait d’invectives, d’insultes par procuration, et de guerres de tranchées, qui ne peuvent déboucher à terme, qu’au discrédit collectif de la classe politique ainsi que du système institutionnel ». Si cette limpide mise au point se passe de commentaire, il convient d’ajouter qu’une fois de plus, Hama Amadou a déjoué la plupart des pronostics qui prévoyaient ce moment solennel pour le début du pugilat verbal. Pitoyables pronostics et lamentables analyses! Comme on s’y attendait, l’Assemblée nationale avait repris du service avec un dynamisme renouvelé dans son majestueux hémicycle. La belle apparence et la qualité des travaux pendant les sessions de la représentation nationale, les Nigériens les doivent à Hama Amadou. Au plan international, l’image du Niger s’en est trouvée améliorée avec notre diplomatie parlementaire.

Partout où il est invité, notre parlement, sous l’impulsion de Hama Amadou a posé les vrais problèmes de l’intégration africaine et du panafricanisme. A Porto Novo, au Parlement béninois, c’est une esquisse du pouvoir des forces entre les deux Républiques soeurs que le Président Hama Amadou a présentée. Cela avait permis aux Béninois de comprendre que le temps des brimades subies par nos concitoyens sur le corridor béninois était révolu. A propos de ce corridor, Hama Amadou lançait à la tribune du Parlement béninois à l’adresse des représentants de ce pays frère mais pas toujours amical que « le corridor n’est intéressant que s’il sait se montrer attrayant. » Il enchaînait en avertissant : « Et il doit l’être, car aucun pays ne peut accepter d’ignorer ses propres intérêts pour se mettre au service des intérêts exclusifs d’un autre. » « Les forces de l’ordre se doivent, poursuivait-il menaçant de leur [les opérateurs économiques nigériens] éviter les tracasseries et les vexations inutiles. » Y en a-t-il qui doutent encore de la qualité et du patriotisme de ce digne fils du pays ?

Certainement pas s’ils apprenaient à le connaître. Libre à celui qui n’aime pas la gazelle de la détester mais la raison lui commande de reconnaître la grâce de l’animal. Aujourd’hui, le Niger est une puissance sous-régionale et les voisins devraient le comprendre comme tel. Ou alors comme l’avait fait et continue de le faire le Président de l’Assemblée nationale, tous les Nigériens sans exclusive ont le devoir moral d’obliger les voisins à nous respecter. C’est de la géopolitique, rien d’autre. Aimer son voisin, c’est bien et même louable, mais se préférer c’est mieux et c’est humain. C’est pourquoi les autorités politiques d’un dragon ouest africain comme le Niger, quant à elles, doivent prendre exemple sur Hama Amadou et nous épargner un rôle de figurant à toutes sortes de rencontres de haut niveau, sommets, ateliers ou investiture. Le Niger d’abord !

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