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Marc Féret, ex-otage au Niger raconte son quotidien
Publié le samedi 9 novembre 2013   |  AFP




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VELAUX - La banderole de soutien tombe, et Marc Féret, ex-otage au Niger raconte, ému et heureux, comment il a vécu trois ans dans le désert, dormant à la belle étoile, buvant l’eau des oueds et se nourrissant parfois de lézards et de tortues.

"Il y a à peine plus d’une semaine, j’étais encore au Mali, loin d’imaginer que je serais parmi vous aujourd’hui", a lancé Marc Féret, 46 ans, la voix hachée face à plusieurs centaines de personnes réunies devant la mairie de Velaux, petite commune des Bouches-du-Rhône où résident sa mère et sa soeur Christine.

L’ex-otage, la barbe taillée en un petit bouc, a retrouvé le même visage que sur son portrait affiché sur la façade. Entouré de sa famille et de membres de son comité de soutien, il a lui-même décroché la banderole et livré un témoignage simple et émouvant de ces trois années difficiles passées dans le désert, à vivre comme les Touaregs qui le surveillaient.

"Dès le premier jour de ma détention, ma principale angoisse a été de ne pas connaître la durée et aussi comment occuper mes journées. Je me suis donc concentré sur un seul objectif: revoir un jour mon épouse, mes enfants, ma famille et mes proches", a dit le quadragénaire expliquant qu’il avait tout fait pour "conserver (son) intégrité physique et mentale". "J’ai créé mon monde, ma bulle", a-t-il confié, expliquant qu’il avait "passé ces trois années avec Pierre Legrand" et qu’à quelques reprises les quatre otages avaient été réunis.

Des nuits à la belle étoile

Marc Féret a raconté les déplacements fréquents sur plusieurs centaines de kilomètres dormant à "la belle étoile" et passant les journées caché dans des abris de branchages "pour se camoufler et se protéger du soleil". "Je peux vous confirmer que les nuits sont froides dans le Sahel", a-t-il lâché, disant avoir aussi beaucoup souffert de la chaleur.

"J’ai été libre de tous mes mouvements dans des périmètres qui m’étaient imposés", a-t-il précisé, ajoutant: "Nous mangions exactement ce que nos geôliers mangeaient. La quantité de nourriture variait en fonction des évènements mais elle était équitablement répartie entre nous et eux. Nous consommions principalement du pain confectionné sur place et cuit dans le sable, des pâtes, du riz, des lentilles et de temps en temps de la viande. Il m’est arrivé aussi de manger de la tortue, du lézard".

En début de détention l’otage a souffert de dysenterie pendant un mois et demie, à cause de l’eau récupérée dans "le lit des oueds et dans des puits désaffectés".


’Changé, endurci et peut-être grandi’

"Je sors de cette expérience changé, endurci et peut-être grandi mais (..) mes priorités dans cette nouvelle vie ne seront plus les mêmes", a estimé M. Féret.

Marc Féret a tenu à remercier outre ses amis "les autorités françaises et nigériennes", souhaitant qu’"aujourd’hui (..) nos compatriotes otages dans le monde bénéficient de la même solidarité et d’un tel soutien".

hj/mfo/ct

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