Le général de corps d’armée Salou Djibo a été mis à la retraite anticipée à compter du 15 mai 2019, « à sa demande », par décret présidentiel datée du 13 mai dernier. C’est ce que rapporte ce mardi 14 mai, une note de service du chef d’Etat-major général de l’armée, le général de corps d’armée Ahmed Mohamed.
Le général Salou Djibo est rentré dans l’histoire politique du Niger le 18 février 2010, à la tête de la junte militaire qui a renversé l’ancien président Tandja Mamadou. Coopté à la présidence du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), l’organe qui a dirigé la transition militaire jusqu’au 7 avril 2011, il a organisé les élections qui se sont soldées par la victoire de l’actuel président Issoufou Mahamadou, le candidat du PNDS Tarrayya.
Depuis, le général « 4 étoiles » s’est mis en retrait de la scène nationale, ne faisait que de rares apparitions publiques à l’occasion de certaines cérémonies officielles. Resté proche du président Issoufou Mahamadou, qui a intégré en retour plusieurs proches de l’ancien chef de l’Etat dans son gouvernement, Salou Djibo était jusqu’à cette date, en service à la CEDEAO où il dirigeait une Task Force pour la libre circulation des biens et des personnes. Il a également effectué quelques missions d’observations électorales pour le compte de la CEDEAO comme dernièrement au Togo lors des législatives qui ont été fortement contestées dans le pays.
Et maintenant ?
A un certain moment, on lui prêtait des ambitions politiques notamment un retour à la tête de l’Etat sous des habits civils c’est-à-dire par la voix des urnes. La polémique avait fait long feu d’autant que dans l’opposition, on faisait avec insistance cas d’un « fameux deal passé entre lui et Issoufou pour que ce dernier lui renvoie l’ascenseur après ses deux mandats ». Bien qu’il n’a jamais démenti, l’intéressé n’a non plus jamais démenti ; laissant libre court aux supputations de toutes sortes. Obligation de réserve oblige peut-être, il ne s’est jamais prononcé publiquement sur cette affaire qui a pourtant cristallisé l’actualité nationale un bon bout de temps. A moins de deux ans des prochaines échéances électorales, le nouveau retraité qui vient de se retirer du drapeau, peut s’offrir des rêves de président avec son statut de civil comme n’importe quel homme politique. Mais sans parti politique, ni véritables assise électorale, le chemin est comme le disait des artistes nigériens, « dur et pleins de blocages » pour l’ancien général 4 étoiles. A moins d’un coup de pouce…