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Humanitaire : nouvel afflux de réfugiés nigérians dans la région de Maradi

Publié le samedi 18 mai 2019  |  Actuniger
Réfugiés
© AFP par BOUREIMA HAMA
Réfugiés nigériens
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La région de Maradi connait depuis quelques semaines, un afflux de réfugiés nigérians qui fuient les violences engendrées par des groupes terroristes dans les Etats de Kano, Katsina et Sokoto. Selon des informations, confirmées par des sources locales et des agents d’organisations humanitaires, rien que ces derniers jours, plus de 3000 personnes en provenance de la zone de Sabon Birni dans l’Etat de Sokoto sont arrivées au Niger notamment dans les villages de Dan Kano 1 et 2 situés dans la commune de Tibiri, relevant du département de Guidan Roumji.

L’afflux des réfugiés nigérians ne cesse de prendre de l’ampleur et selon certaines sources, le nombre de réfugiés nigérians dans cette partie du Niger, pourrait s’élever à près de 20.000 personnes actuellement. Aucun recensement n’a encore été fait à ce jour et surtout, les premiers arrivants se sont mélangés à la population locale d’autant que beaucoup ont de la famille de part et d’autres de la frontière.

Les autorités régionales et les organisations humanitaires ont commencé à prendre le problème au sérieux et selon nos sources, une mission composée des autorités régionales, des responsables des forces de défense et de sécurité ainsi que des organisations humanitaires notamment du système des nations unies, est attendue au niveau des sites concernés.

Front nord-ouest, un nouveau foyer de tension au Nigeria voisin

Les réfugiés nigérians fuient les violences de ce qui est désormais considéré comme le « front nord-ouest », en opposition au « front nord-est », où sévissent des groupes terroristes notamment Boko Haram. Le « front nord-ouest » concerne les Etats de Kano, Katsina et Sokoto au Nigeria, qui sont voisins des régions de Zinder, Maradi et Tahoua au Niger. Depuis presque un an, cette partie du Nigeria connait une montée en puissance de groupes terroristes dont les actes de violence commencent sérieusement à prendre de l’ampleur.

Il y a quelque mois, nous rapportons d’ailleurs qu’un de ces groupes qui se disent « Djihadistes » a essayé d’installer une de ses bases dans la zone de Konni dans le département de Tahoua. Les autorités ont déployé un important dispositif sécuritaire pour enrayer la menace qui a pourtant continué à s’amplifier de l’autre côté de la frontière.

Dans la région de Maradi, c’est jusque-là plutôt la criminalité transfrontalière qui constituait la principale menace sécuritaire avec des prises d’otages avec demande de rançons et des attaques visant des commerçants. Là aussi, le gouvernement a déployé un dispositif militaire avec les patrouilles mixtes des FDS et surtout le Bataillon d’intervention et de commandement des opérations spéciales (BICOS), en action dans la zone frontalière du Nigéria.

Besoins supplémentaires pour le Plan de réponse humanitaire

Avec ce nouvel afflux de réfugiés nigérians, la situation humanitaire au Niger risque de se dégrader davantage. Dans le sud-est à Diffa où sévit la secte Boko Haram, plus de 250.000 réfugiés et déplacés sont installés au Niger depuis 2015, dont plus de la moitié en provenance du Nigeria selon l’ONU. A cela s’ajoute les réfugiés maliens dans le nord-ouest du pays, dans les régions de Tahoua et surtout de Tillabéry, où sont installés plus de 70.000 réfugiés maliens.

Ce nouveau foyer de réfugiés sur le territoire nigérien va engendrer conséquemment des besoins supplémentaires en matière d’assistance humanitaire. En février dernier, le premier ministre Birgi Raffini a indiqué, lors de la présentation du Plan de réponse humanitaire (PRH 2019), que pour répondre aux besoins humanitaires de 1,6 million de personnes ciblées sur une population dans le besoin estimé à 2,3 millions, la réponse humanitaire globale nécessitera une mobilisation des ressources de l’ordre de 648 millions de dollars. Au mois d’avril, le Plan de Réponse Humanitaire 2019 du Niger n’était financé qu’à hauteur du 4 % du total, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).
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