La sécheresse ne protège pas les pays ouest africains contre le risque d’inondations lié en majeur partie à l’activité humaine, selon Luc Descroix, directeur de recherche en hydrologie à l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
« La sécheresse ne protège pas contre le risque d’inondations », explique Descroix, précisant que l’effet conjoint du changement climatique et des activités humaines est responsable d’un accroissement des coefficients d’écoulement des cours d’eau de l’Afrique de l’ouest sahélienne depuis les années 1970 en dépit du long déficit pluviométrique observé.
« Les coefficients d’écoulement ont augmenté dans tous les bassins où la pluviométrie est inférieure à 750 mm, et les plus fortes valeurs sont observées dans les bassins les plus peuplés, où l’occupation des sols est dominée par les cultures », explique Luc Descroix dans son ouvrage « Processus et enjeux d'eau en Afrique de l'Ouest soudano-sahélienne », présenté récemment à Dakar dans le cadre des animations scientifiques du think-tank Initiative prospective agricole et rurale (Ipar).
Selon M. Descroix, on observe clairement une augmentation de l’occurrence des inondations en Afrique de l’ouest ces dernières années, ainsi que des dégâts qu’elles provoquant. « Cela, note-il, rend urgent de tenter de répondre à certaines questions concernant les interactions entre cycle de l’eau et les impacts des activités socio-économiques en Afrique de l’ouest soudano-sahélienne. Il faut dire qu’il y a eu de nombreux évènements marquants, surtout à partir de la deuxième moitié de la décennie 2001-2010 ».
A son avis, ces inondations sont en grande partie liées aux changements d’occupation des sols, citant ainsi les inondations notées dans la ville de Saint Louis (Sénégal) qui relèvent plus de la gestion de bassin et de barrages et de la dynamique littorale.