Des sources officielles, la compagnie minière d’Akouta (COMINAK), filiale du Groupe Orano (AREVA) au Niger, roule à perte depuis plusieurs années et accuse actuellement un découvert de douze (12) milliards de francs CFA. En 2018, la COMINAK a clos son exercice sur une perte nette de 24,3 millions d’euros. Intervenant, samedi dernier, à l’hémicycle de l’Assemblée Nationale sur ce dossier, le Ministre en charge des Mines M. Hassane Barazé a confirmé que : « cette année la société qui vit déjà avec à un découvert de 18 millions d’euros accordés par des banques, devrait certainement clôturer avec un trou de 12 millions d’euros soit 8 milliards de F CFA »
Du cote d’ORANO, apprend-on, les réserves des mines s’épuisent et deviennent très chères à exploiter pendant que les prix de l’uranium sont en baisse. Sur le marché, le prix spot varie de trente-cinq mille (35.000) francs CFA à trente-six mille (36.000) francs CFA, les coûts de production de la COMINAK tournent autour de 49.000 francs CFA à 50.000 francs CFA le Kg.
Le front social s’oppose au projet de fermeture de la COMINAK
Pour la société civile d’Arlit, le Ministre des Mines n’a fait que développer l’argument argué par les représentants de la COMINAK et ORANO lors de la rencontre tenue le 9 mai 2019 à Arlit sur ce dossier. Ainsi, la société civile d’Arlit qui s’est réunie ce Mardi 21 Mai 2019 dans la salle de réunion de la préfecture a demandé au gouvernement de renoncer au projet en se démarquant de la logique et de l’argumentation d’ORANO. Dans le même temps, elle exige l’ouverture d’une enquête parlementaire sur le projet de la fermeture de la COMINAK puis une enquête scientifique sur les conséquences écologiques et sanitaires des quarante-cinq (45) années de présence de la COMINAK à Arlit.
En cas de fermeture de la COMINAK, un millier d’agents se verra au chômage en plus de la perte des fonds de développement local déjà réduits à 45%. Cette situation viendra se greffer, entre autres, à l’interruption brutale de l’exploitation de la mine d’Imouraren suivie du licenciement des milliers des travailleurs et sous-traitants, au licenciement par la SOMAIR en 2015-2016 d’un autre millier de travailleurs nigériens dont la majorité sans aucun droit ou compensation.
La double inquietude pour les populations est d’une part, le problème des dechets issus de l’exploitation des mines, et de l’autre, le devenir d’Arlit sans la COMINAK, une des principales sources de revenus liés à l’exploitation minière.