Niamey – Le Parlement panafricain a adopté en Afrique du Sud une résolution portant création d’un groupe parlementaire sur la vaccination afin de donner une nouvelle impulsion à l’engagement de cette institution dans un continent où un enfant sur cinq n’a toujours pas accès à tous les vaccins qu’un enfant doit recevoir, apprend-on dans un communiqué du bureau régional de l’OMS parvenu ce 23 mai à l'ANP.
Le président du parlement panafricain Roger Nkodo Dang cité par l’institution onusienne estime que « L’amélioration de l’accès à la vaccination permettra de jeter les bases de la couverture maladie universelle sur tout le continent, une cause fermement soutenue par le Parlement panafricain ».
La couverture maladie universelle (CMU) a acquis une dynamique politique considérable ces dernières années sur le continent où plusieurs pays se sont engagés à fournir à tous l’accès à des soins de santé de qualité abordables, d’ici 2030 conformément aux Objectifs de développement durable (ODD).
La volonté politique d’investir dans la vaccination a atteint un niveau jamais égalé. En 2017, les Chefs d’État de tout le continent ont approuvé la Déclaration d’Addis-Abeba sur la vaccination (DAV) au Sommet de l’Union africaine – un engagement historique qui envisage une Afrique où chaque enfant, quelle que soit sa situation économique, a accès aux vaccins indispensables, rappelle-t-on.
Les vaccins constituent l’une des interventions de santé publique les plus efficaces et les plus économiques. Cependant, un enfant sur cinq en Afrique n’a toujours pas accès à tous les vaccins qu’un enfant doit recevoir. Chaque année, plus de 30 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de maladies évitables par la vaccination. Plus d’un demi-million d’entre eux meurent – soit 56 % de tous les décès dus aux maladies évitables par la vaccination dans le monde, selon les chiffres de l’OMS.
« L’Organisation mondiale de la Santé se réjouit de cette résolution du Parlement panafricain visant à créer un groupe dédié au renforcement de la vaccination sur le continent. Le coût élevé des flambées de maladie auxquelles nous avons assisté sur le continent – en souffrances humaines et en dégâts économiques – souligne l’urgente nécessité d’un leadership politique et d’une action collective pour s’assurer que tout le monde sur le continent a accès aux services de santé de base », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique, cité dans le communiqué.
La deuxième session ordinaire de la cinquième législature du Parlement panafricain dont l’assemblée nationale du Niger est membre qui s’est tenue à Midrand (Afrique du Sud) du 6 au 17 mai 2019 a été aussi l’occasion pour les parlementaires d’exprimer leur engagement à réaliser la couverture sanitaire universelle (CMU) d’ici 2030 et d’exprimer leurs points de vue sur le parcours de chaque pays vers la Santé pour tous
Selon l’OMS, en septembre 2019, l’Assemblée générale de l’ONU tiendra la toute première réunion de haut niveau de l’Organisation sur la CMU et se prononcera sur une déclaration politique historique d’appui à la santé pour tous. Ensuite, au mois d’octobre 2019, l’Union interparlementaire devrait adopter une résolution parlementaire mondiale sur la réalisation de la CMU d’ici 2030 et le rôle des parlements dans la protection du droit à la santé.
Une volonté politique soutenue et le financement local joueront un rôle crucial pour impulser les progrès et faire avancer la CMU dans l’ensemble de la Région africaine afin de tenir les engagements de la DAV et atteindre les cibles des ODD.