Déclaration de la Coordination régionale du MODEN LUMANA de Niamey du lundi 27 mai
Nigériennes, Nigériens,
Chers Concitoyens de la Région de Niamey,
En décidant d’attirer régulièrement l’attention de l’opinion nationale et internationale sur l’effritement continu de nos acquis démocratiques et socioéconomiques, l’intention de notre parti n’est nullement de jubiler sur les échecs multiples et multiformes d’un adversaire impopulaire et médiocre à tout point de vue. Non ! Notre objectif est d’assumer notre mission d’opposition conformément à l’ordonnance N° 2010-85. Et l’un des moyens à notre disposition est la communication politique à chaque fois que les choses vont mal. Et aujourd’hui, force est de constater que les choses vont mal, vraiment très mal pour notre pays et son peuple.
C’est en vertu de cette mission que la Coordination régionale de Niamey du MODEN FA LUMANA AFRICA, réunie, *ce jour lundi 27 mai 2019,* à l’effet d’analyser la situation sociopolitique scabreuse dans laquelle le régime impopulaire de Issoufou Mahamadou précipite notre pays, fait la déclaration dont la teneur suit :
Nigériennes, Nigériens,
Chers Concitoyens de la Région de Niamey,
En ce mois de mai 2019, notre pays a connu une des périodes les plus endeuillées de la gouvernance belliqueuse et violente du régime de Issoufou Mahamadou notamment avec l’hécatombe de Tongo Tongo où 28 de nos frères FDS sont hélas tombés dans un lâche traquenard des hordes terroristes ennemis de notre Pays.
Qui n’a pas admis que ce sont de très jeunes soldats qui sont tombés? Vingt-huit (28) jeunes braves garçons dont la plupart viennent d’être à peine recrutés. Quelle triste sort !
A la suite du Président HAMA Amadou qui, dès le lendemain de la tragédie, a exprimé sa compassion aux familles éplorées et à l’ensemble de nos concitoyens, la Coordination régionale de Niamey exprime toutes ses condoléances aux familles des victimes et à l’ensemble du Peuple nigérien. Qu’Allah le Tout-Puissant prenne soin de leur âme et protège leur descendance.
La Coordination Régionale de Niamey souhaite un prompt rétablissement aux blessés et exprime sa solidarité et son soutien indéfectible à nos Forces de Défense et de Sécurité dans leur noble mission de défense et de protection de la patrie.
Nigériennes, Nigériens,
Chers Concitoyens de la Région de Niamey,
C’est dans ce contexte et avec un sentiment de grande tristesse mêlé de colère que nous apprenons l’outrecuidance du Ministre de la Défense le sieur Kalla Moutari qui, toute honte bue, dans un communiqué, en date du mercredi 22 mai 2019 et dont la forme ressemble plus à un tract qu’à un document officiel, enjoignait le Procureur de la République de poursuivre S.E HAMA Amadou, Président du MODEN FA LUMANA AFRICA, Chef de file de l’opposition au motif de « propos diffamatoires et de nature à porter atteinte au moral et à la cohésion des Forces de Défense et de Sécurité ». Bien sûr, le Président Hama ne faisait que s’exprimer conformément à l’article 7 de l’ordonnance 2010-85 pour traduire sa tristesse et sa rancœur comme à son habitude quand un malheur frappe le Niger et son Peuple.
Et sans vergogne, dans une extrapolation tirée par les cheveux, Kalla Moutari suggère au Procureur que les propos de Hama Amadou représentent un délit, voire un crime. Comme si toutes les injustices dignement vécues par cet homme n’étaient pas déjà suffisantes pour traduire l’insécurité sociopolitique et économique dans laquelle ce régime nous enfonce tous les jours.
Le ministre de la Défense avait sans doute oublié d’instruire le Procureur de la République lorsque le Journal « Le Républicain » mettait publiquement à nu son inconscience et sa cupidité comme des facteurs de nature à porter un coup à la performance de nos armées dans leur combat contre l’insécurité.
Monsieur Kalla Moutari dans une élucubration lexicale suggère à la justice que l’utilisation du vocable « catégorie » renvoie à des catégories ethniques.
C’est terriblement choquant !
En tout état de cause, si les propos tenus par son Excellence HAMA Amadou, dénaturé à dessein, sont considérés comme étant d’une gravité extrême ;
que dire alors de la réunion, grossièrement servie au monde entier montrant un chef d’Etat co-présider une réunion avec les Ambassadeurs et des militaires de bases étrangères de certaines puissances, de surcroit dans la salle du Conseil des Ministres ?
√ Quelle suite le Procureur de la République a-t-il donnée à la découverte et au démantèlement d’un entrepôt contenant plusieurs tonnes de drogue ? à l’affaire de l’avion présidentiel ? à l’uraniumgate ? à la plainte du SAMAN ? Etc, etc ;
√ Quelle suite, le Procureur de la République a-t-il réservée aux propos tenus par Bazoum Mohamed sur l’existence des « officiers éthnicistes » dans notre armée ? où même lorsqu’il disait, après le massacre de Ayérou, poste frontalier que nos soldats étaient en sous-effectifs et mal équipés ;
√ Quelles suites le procureur de la république et ceux qui disent avoir porté plainte contre SEM HAMA AMADOU ont-il réservées à l’article de Maman Abou, membre influent du PNDS, dans leur journal « Le Républicain » et dans lequel il révélait l’état désastreux de l’armée de l’air et accusait nommément Kalla Moutari de faire de la lutte contre l’insécurité un fonds de commerce ? N’est-ce pas là, des propos attentatoires au moral des troupes, la révélation d’un secret de défense ?
√ Que dire de ces conseillers à la Présidence de la République, au cabinet du Premier Ministre, de l’Assemblée Nationale qui sont épinglés dans des affaires de trafics de drogue et qui laissent pourtant indifférents les plus hautes autorités de la République ?
√ Que dire de ce conseiller du Premier Ministre Birgi Rafini qui serait parti à la rencontre d’un émissaire de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS), ce même groupe terroriste qui a revendiqué l’embuscade qui a couté la vie à 28 de nos soldats à Baley Béry près de Tongo Tongo ?
Monsieur Kalla Moutari, lui-même, a-t-il été inquiété, lorsqu’il a extirpé de la prison de Zinder des prévenus ?
A l’évidence, ce sont ces actes posés par les dignitaires du régime, eux-mêmes, qui sont de nature à porter atteinte au moral et à la cohésion de nos forces de défense et de sécurité.
C’est vraiment abject comme les nombreuses postures non éthiques que le régime de Issoufou Mahamadou utilise en politique.
C’est pourtant l’argent récolté de ces trafics qui finance le terrorisme et le banditisme transfrontalier comme l’a si bien admis et déclaré le sieur Bazoum Mohamed président du PNDS Tarraya.
A ce que nous sachions, ces conseillers cités et/ou épinglés dans ces trafics et de même que ceux qui ont des relations troubles avec les groupes terroristes ne sont ni les amis ni les conseillers de SEM HAMA AMDOU et du MODEN/FA LUMANA AFRICA.
Nigériennes, Nigériens,
Chers Concitoyens de la Région de Niamey,
Comment peut-on penser une seule seconde que le Chef de file de l’Opposition puisse assister impassible aux fautes graves, impardonnables, irresponsables que commettent les princes qui nous gouvernent tous les jours et qui hélas souvent, comme c’est le cas à Tongo Tongo, s’accompagne d’un immense tribut à payer en vies humaines ?
La vérité est que le régime de Issoufou Mahamadou cherche à créer une affaire dans l’affaire afin d’éloigner les citoyens nigériens du seul et unique sujet de préoccupation nationale, c'est-à-dire leur grave responsabilité dans les douloureux évènements de Baley Béri, le 14 mai 2019.
La vérité c’est que l’incompréhension le dispute à la colère sur les attaques meurtrières que subissent nos FDS et les ressources colossales prétendument mises à leur disposition. Le régime déclare y avoir consacré annuellement 10% du budget national.
10% du budget national, même avec une moyenne de 1700 milliards, cela fait 170 milliards par an et 1360 milliards sur les huit ans de la renaissance.
Où sont passés tant de milliards pour que les sieurs Bazoum Mohamed et Maman Abou, tous deux du PNDS et au cœur du pouvoir, déclarent que les moyens, tant aériens que terrestres, font cruellement défaut aux Forces de défense et de sécurité ?
Nigériennes, Nigériens,
Chers Concitoyens de la Région de Niamey,
Les échecs du régime de Issoufou Mahamadou se révèlent à tous les niveaux de gouvernance de notre pays. Ces échecs sont patents, indiscutables, graves et irresponsables. Jamais les Nigériens n’ont vu autant d’indicateurs de mauvaise gouvernance, autant de sang versé, autant de réaction négative et méprisable à la fois. Il n’y a aucun domaine qui ne porte la marque de la gestion irresponsable et cahoteuse de la Gouvernance de Issoufou Mahamadou.
Et nos attentes en matière d’égalité garantie par la constitution continuent de buter toujours contre le principe du « deux poids, deux mesures » ou celui du « un pays, deux catégories de Nigériens : Nigériens guristes et Nigériens simples.
Lorsque face à une rupture totale d’égalité des Nigériens devant la loi, s’ajoute au quotidien des tueries sauvages auxquelles notre peuple est exposé, nul n’a le droit de se taire.
La cause de cette situation dramatique est une et unique : la mal gouvernance. Cette même mal gouvernance et cette arrogance démesurée qui a amené Kalla Moutari à déclarer le Niger en état de guerre au mépris de l’article 104 de la constitution qui stipule que « la déclaration de guerre est autorisée par l’Assemblée Nationale ».
Pour le MODEN FA, il existe bel et bien une catégorisation des citoyens que nous ne cesserons jamais de dénoncer et de combattre.
-N’y a-t-il pas une catégorisation de citoyens dans l’accès aux marchés et services publics, dans les concours, dans les affectations et nominations ?
D’autre part, dire que la garde prétorienne de Issoufou Mahamadou dispose d’armes sophistiquées est un secret de polichinelle. Quel est le concitoyen de Niamey qui n’est pas impressionné par leur déploiement régulier dans les rues de la capitale à l’occasion des sorties du père de la renaissance ?
Le MODEN FA qui, par sens de retenu et de responsabilité, a jusqu’ici abordé ces questions avec délicatesse et humilité n’entend plus se taire désormais face au drame qui guette le peuple nigérien de peur d’être lui-même complice. C’est dans cet esprit de préparation et de formation citoyenne que HAMA Amadou, Chef de file de l’opposition a entretenu ses militants.
En effet, les questions même militaires demeurent avant tout une question citoyenne. La question de la gouvernance sécuritaire est une question qui concerne tout le monde, surtout dans un pays où les tueries sont fréquentes.
_Il est impératif que Issoufou Mahamadou et son ministre de la défense comprennent que les FDS appartiennent à la République et non leur renaissance._
Au lieu de créer les conditions pour que le massacre de nos FDS et des populations civiles cesse, le pouvoir usurpé pousse le cynisme en traquant, arrêtant et jetant en prison des mères, des sœurs, en un mot des nigériens traumatisés qui expriment leur colère sur les réseaux sociaux.
Nigériennes, Nigériens,
Chers Concitoyens de la Région de Niamey,
Si la sortie ratée de Kalla Moutari commanditée par Issoufou Mahamadou a pour but de dissuader le Chef de File de l’Opposition, Son Excellence HAMA Amadou, de rentrer au Niger comme il l’a promis, nous disons qu’ils n’ont rien perçu de l’engagement et de la détermination des Nigériens en général et des militants du MODEN FA LUMANA AFRICA en particulier.
√ La Coordination Régionale de Niamey apporte son soutien ferme et indéfectible au Bureau Politique National et à son Leader S.E.M Hama Amadou ;
√ Dans cette optique, la Coordination Régionale de Niamey avertit l’opinion que toutes les pratiques injustes que le parti au pouvoir fomente et les projets funestes qu’il entretient avec ses adjuvants sont de nature, si l’on n’y prend garde, à plonger immanquablement notre pays dans une situation sans précédent.
√ La Coordination Régionale de Niamey prévient que l’attitude arrogante du régime, si elle se maintenait, entraînerait une situation dont l’issue est forcément périlleuse pour notre cher pays. Il en est très clairement des élections à venir dont les modalités de préparation suggèrent une récidive de 2016, voire pire. Et les conséquences ne seront pas préjudiciables seulement pour l’Opposition mais elles concerneront le pays tout entier.
√ La Coordination Régionale de Niamey du MODEN FA LUMANA, en appelle également au sursaut des forces vives de la Nation pour qu’elles redoublent de vigilance au regard de la gouvernance. Nous n’avons droit ni au silence, ni à la passivité.
√ La Coordination Régionale de Niamey dénonce avec la dernière énergie l’utilisation de la puissance publique à des fins purement politiciennes. Elle exige du régime le respect de la forme Républicaine de l’État dont les organes, les instances et les moyens ne doivent en aucun cas être assujettis aux intérêts politiciens d’une gouvernance du reste, irresponsable et incompétente.
Elle attire particulièrement l’attention de l’institution judiciaire afin qu’elle veille strictement à l’exercice d’une justice honnête et applicable à tous. La justice étant le rempart absolu de la démocratie et des idéaux de la République, la dévoyer revient à renoncer au progrès et à l’avenir. La justice au demeurant est un attribut d’Etat, elle n’est pas au service d’un gouvernement. A ce propos, nous avons une pensée toute particulière à tous nos camarades qui croupissent injustement dans les geôles des guristes.
√ La Coordination Régionale de Niamey en appelle enfin, à ses Militantes et à ses Militants ainsi qu’à toutes les Nigériennes et tous les Nigériens épris de paix et de progrès, de se tenir mobilisés pour le combat permanent contre les pratiques malsaines et injustes du régime et contre sa volonté de perpétuation illégale en préparation. Il y va de la survie même de notre chère nation.