NAIROBI - Le nombre d'abonnés de téléphonie mobile en Afrique sub-saharienne a augmenté de +18 % par an au cours des cinq dernières années, atteignant les 253 millions en fin juin, ce qui en fait la région ayant enregistré la croissance la plus rapide dans le monde, a révélé une étude publiée lundi.
Cette étude menée par la GSMA, une organisation mondiale défendant les intérêts des opérateurs de téléphonie mobile, a déclaré que ce chiffre représentait un taux de pénétration de 31%.
Elle prédit que les utilisateurs de téléphones portables devraient atteindre les 346 millions d'ici à 2017.
"Malgré l'impact important de l'industrie mobile en Afrique sub- saharienne ces dernières années, les opportunités à venir sont encore plus grandes", a déclaré Tom Phillips, Directeur pour la régulation au sein de la GSMA.
"Outre la poursuite de la croissance des services vocaux traditionnels, la région commence à enregistrer une explosion de l'adoption des échanges mobiles de données. Toutefois, la priorité accordée par certains pays à un niveau élevé de frais de licence pour générer plus de recettes fiscales risque de freiner le potentiel de l'Internet mobile", a-t-il indiqué.
Selon la GSMA, cette région a connu la plus forte croissance de son nombre d'abonnements à la téléphonie mobile, pourtant elle connaît le taux de pénétration de cette technologie le moins élevé au monde.
Les entreprises cherchent à toucher les deux tiers de la population de la région qui n'ont pas encore accès à la téléphonie mobile, toutefois ils se heurtent à plusieurs difficultés dont celles d'assurer l'accès à des combinés abordables et celle de discuter des politiques à adopter avec les gouvernements.
Les autres défis comprennent le niveau élevé des taux d'imposition sur la téléphonie mobile dans certains pays, ou encore le manque d'infrastructures, électriques par exemple, qui rendent coûteuse la gestion de tours d'émission.
Un grand nombre de pays de la région affichent un taux de pénétration des lignes fixes de téléphone de moins de 5%, aussi le téléphone portable a émergé comme le principal moyen d'accès à Internet en Afrique sub-saharienne.
Les connexions 2G sont toujours majoritaires dans la région, cependant les réseaux 3G et 4G se répandent et le nombre d'utilisateurs de smartphones augmente.
Le taux de pénétration encore inférieur à 33% génère une opportunité de croissance majeure pour les cinq prochaines années, selon ce rapport.
"Le secteur de la téléphonie mobile a déjà eu un effet transformateur sur les conditions de vie socioéconomiques en Afrique subsaharienne, mais il reste assez de marge pour permettre une croissance et une innovation bien plus grandes si les bonnes conditions sont mises en place", a déclaré M. Phillips.
"En résolvant les problèmes réglementaires clé, les décideurs politiques de la région ont une opportunité majeure de débloquer le potentiel d'une Afrique dynamique et interconnectée", a-t-il dit.
Ce rapport, intitulé "Sub-Saharan Africa Mobile Economy 2013" ( l'économie de la téléphonie mobile en Afrique subsaharienne en 2013), développé par GSMA Intelligence, a révélé que la téléphonie mobile représentait plus de 6% du PIB de la région, soit plus que toute autre région du monde comparable, et que cette part devrait encore augmenter à 8% d'ici à 2020.
L'année dernière, l'ensemble du système de la téléphonie mobile a alimenté directement 3,3 millions d'emplois et contribué à hauteur de 21 milliards de dollars aux fonds publics de la région, y compris par le biais des frais de licence.
D'ici à 2020, l'impact économique de ce secteur devrait doubler, pour employer 6,6 millions d'hommes et de femmes dans la région et générer 42 milliards de recettes publiques, selon ce rapport.