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Processus électoral au Niger : Y aura-t-il jamais d’élections avant la fin du mandat de Mahamadou Issoufou ?

Publié le dimanche 2 juin 2019  |  Le Courrier
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© Autre presse par DR
Me Sounna Issaka, le président de la commission électorale
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Nombre de Nigériens ont toujours douté de la volonté du pouvoir en place d’organiser les élections de fin de mandat à date.
Depuis le hold-up électoral de 2016, et les reports successifs des élections locales, sur fond de modifications de l’ordonnance portant code des collectivités territoriales, le régime a laissé entrevoir la probabilité d’une fin de mandat sans élections pour Mahamadou Issoufou. L’annonce faite par le président de la commission électorale, Me Sounna Issaka, quant à la période durant laquelle le fichier et les cartes biométriques seront disponibles, a accentué le doute chez les Nigériens.

Dans un point de presse qu’il animé le samedi 25 mai 2019, Sounna Issaka a déclaré que « la liste biométrique et les cartes biométriques seront disponibles en juillet 2020 ». Un pavé dans la mare ! En juillet, le Niger serait en pleine campagne hivernale, ce qui suppose une pause obligée du processus électoral qui ne pourra reprendre, dans les meilleurs délais, qu’en octobre 2020.

À six mois à peine de la fin du second et dernier mandat de Mahamadou Issoufou. Or, selon le chronogramme en vigueur jusqu’au samedi 25 mai dernier, le dépôt des candidatures pour les élections locales est prévu pour le 14 février 2020 et le scrutin, retenu pour le 12 mai 2020. Quant aux élections présidentielle, 1er tour et législatives, elles sont programmées pour le 27 décembre 2020. L’annonce de Me Sounna est claire. Le régime a décidé à nouveau de zapper les élections locales et de faire les choses à sa convenance, c’est-àdire s’assurer d’abord le contrôle de l’Exécutif afin d’influer sur les locales.

Les élections locales définitivement hypothéquées

L’annonce de Sounna Issaka qui a promis un nouvel agenda électoral d’ici peu a de quoi inquiéter les acteurs politiques et les partenaires du Niger qui semblent dubitatifs depuis le début de ce processus électoral. Le respect scrupuleux du calendrier électoral que réclamait Seïni Oumarou le 26 mars à Tahoua, lors du 9e congrès statutaire de son parti est remis en cause. Une belle gifle pour le président du Mnsd qui, selon des sources dignes de foi, devra s’attendre prochainement à un uppercut. Le Président Issoufou lui en voudrait d’avoir furtivement transformé un congrès statutaire en un congrès d’investiture dans l’unique but de le mettre devant le fait accompli. En renvoyant aux calendes grecques les élections locales, la commission électorale, qui n’a ni vocation ni mandat d’en décider, se trahit de façon grossière. Me Sounna étale la preuve qu’il est au service d’un parti politique, le Pnds qui, seul, tire les ficelles de cette situation rocambolesque. Le calendrier électoral est donc sujet à caution, instrumentalisé à volonté par le Pnds.

Les élections locales ne sont plus envisageables sous Mahamadou Issoufou, du moins avant la fin de son second et dernier mandat. Les inquiétudes sont énormes et les débats, dans les cercles de causerie politique le traduisent. Que nous prépare Mahamadou Issoufou qui ne perd aucune occasion de prétendre que son voeu, c’est de passer la main en 2021 à un autre démocratiquement élu ? Ce qui est d’ores et déjà certain, avec le renvoi aux calendes grecques des élections locales, il a signé ce qui se profile à l’horizon.

Laboukoye
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