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1ère Journée de veille sur les conséquences des effets du changement climatique sur l’Agriculture : Une initiative pour l’appropriation et la promotion de l’Agriculture Intelligente face au Climat

Publié le lundi 3 juin 2019  |  Le Sahel
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Le ministère de l'Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable, l'ICRISAT et le Projet d'Appui à la Résilience Climatique pour un Développement Durable (PARC-DAD), ont co-organisé, le 31 mai dernier à Niamey, une Journée de veille et d'incitation à la prise en compte du concept de l'Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) dans les actions de développement.
La rencontre a constitué un cadre d'échanges sur les contraintes, les défis et les opportunités liées à la prise en compte de l'Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) dans les actions de développement au Niger. Il y avait au menu de cette journée, dont le lancement a été présidé par le Secrétaire général du Ministère de l'Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable, M. Alhassane Makadassou, des allocutions, des présentations de panels, des projections de documentaires et des questions-débats. Il ne s'agissait pas simplement de faire un diagnostic de la situation mais surtout d'entamer une réflexion profonde sur la manière de lever les contraintes pouvant entraver effectivement la prise en compte de l'AIC.
Dans son intervention, le Secrétaire général du Ministère de l'Environnement, de la Salubrité
Urbaine et du Développement Durable a indiqué que cette journée de veille initiée par le
PARC-DAD est pleine de signification dans le contexte actuel de changement climatique dont les effets affectent durement tous les secteurs et sous-secteurs de l'économie. La problématique du changement climatique est aujourd'hui une réalité reconnue par tous et la vague de chaleur enregistrée ces derniers temps à Niamey en est un exemple patent, a relevé M. Alhassane Makadassou. « L'objectif du PARC-DAD est justement de renforcer la résilience des populations et des systèmes de production face à ces perturbations climatiques », a-til précisé. Le financement de ce projet par l'Union Européenne,
estime-t-il, s'inscrit dans une dynamique globale de lutte contre le changement climatique et s'intègre particulièrement dans les efforts de l'agenda de l'Alliance Mondiale Contre le Changement Climatique (AMCC), une initiative lancée en 2007 par la Commission Européenne.
L'AMCC vise à approfondir le dialogue et la coopération en matière de changement climatique entre l'UE et les pays les plus exposés au changement climatique comme le Niger. « A travers cet appui, le Niger oeuvre pour réduire la vulnérabilité actuelle du secteur agricole au changement climatique», a ajouté M. Alhassane Makadassou.
Dans la mise en oeuvre de ce projet, un accent particulier est mis dans la promotion de
techniques de productions agricoles capables, non seulement,
de s'adapter aux caprices du climat mais aussi d'améliorer la productivité tout en prenant en compte les questions d'atténuation c'est-à-dire la réduction des émissions des gaz à effet de
serre. C'est l'ensemble de ces stratégies et alternatives qui constituent le socle et les piliers
de l'AIC que le PARC-DAD se propose de promouvoir au
Niger. Le Secrétaire général du Ministère de l'Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable a rappelé également que le PARC/DAD a pour objectif global de contribuer à l'amélioration de la résilience des populations nigériennes face au changement et aux risques climatiques. Plus spécifiquement, il vise à renforcer les capacités des acteurs nationaux, à divers niveaux, à gérer le développement rural d'une manière plus intégrée, durable et résiliente au changement et aux risques climatiques.
Pour M. Alhassane Makadassou ce projet constitue un instrument pratique de réalisation des idéaux de développement, prônés par les plus hautes autorités du pays à travers
le Programme de Renaissance Acte 2 et est également un outil d'opérationnalisation de la vision et des orientations du gouvernement en matière de lutte contre le changement climatique.
Aujourd'hui, a soutenu Alhassane Makadassou, le PARCDAD aborde la question de sensibilisation de tous les acteurs sur l'intégration de l'AIC dans les réflexes et réflexions de développement. Cette action est clairement inscrite dans le cahier de charges de l'Assistance Technique assurée par l'ICRISAT à travers le Programme
CCAFS. Elle se fera à travers une batterie d'activités sous forme d'ateliers d'échanges périodiques. Quant au Représentant de l'ICRISAT, M. Malick Ba, il a indiqué qu'aucune institution de recherche, ne peut aborder, seule, les questions cruciales du changement climatique, de l'Agriculture et de la sécurité alimentaire, au niveau mondiale.
C'est pourquoi, les 15 centres internationaux de recherches du
Système CGIAR (dont l'ICRISAT), ont joint leurs efforts pour constituer un programme transversal uniquement dédié à cette thématique. «C'est ce qui a permis de mettre en place en 2011, le programme de recherche du CGIAR sur le Changement climatique, l'Agriculture et la Sécurité Alimentaire (CCAFS). Ce programme vise à traiter du défi croissant du réchauffement climatique et de l'insécurité alimentaire à travers des pratiques, des politiques et des mesures agricoles, grâce à des partenariats globaux stratégiques
», a précisé M. Ba. Le CCAFS, a-t-il souligné, rassemble certains des meilleurs chercheurs
du monde dans le domaine de l'agronomie, de la climatologie, des sciences environnementales et sociales, afin d'identifier et aborder les interactions, les synergies et les impacts, les plus importants, entre le changement climatique et l'agriculture.
L'U.E souhaite accroître le volume de ses actions en faveur de la résilience climatique au Niger
Prenant la parole, à son tour, le Représentant de l'Union européenne,
M. Philippe d'Août a précisé que l'UE utilise l'ensemble de ses instruments de politique étrangère, notamment le dialogue politique, les négociations internationales, mais aussi ses divers instruments financiers, pour faire progresser l'agenda du développement durable
et du changement climatique et pour promouvoir sa mise en oeuvre dans ses pays partenaires. « Le plan d'action de l'Union européenne, en matière de diplomatie climatique seconcentre sur le maintien du plaidoyer en faveur du changement climatique, en tant que
priorité stratégique ; le soutien à la mise en oeuvre de l'accord de
Paris et des plans climat et l'intensification des efforts pour s'attaquer au lien entre le changement climatique, les ressources naturelles, y compris l'eau, la prospérité, la stabilité et les migrations. A cet effet, la pratique d'une AIC est un élément
de réponse fondamentale qu'il faut appuyer et généraliser », a déclaré M. d'Août.


Le PARC-DAD que finance l'U.E au Niger, encourage et appuie la pratique de l'AIC, c'est-à-dire une agriculture qui augmente durablement la productivité et la résilience ; une agriculture qui réduit les émissions ; une agriculture qui améliore la réalisation des objectifs nationaux de sécurité alimentaire et de développement,selon le Représentant de l'UE. « A l'issue de ce programme et dans les années à venir, l'UE souhaite encore accroître le volume de ses actions en faveur de la résilience climatique au Niger », a-t-il annoncé.renc
Cette journée de veille a donné l'occasion aux participants d'échanger sur les conséquences
des effets du changement climatique sur l'Agriculture, et les opportunités liées à la prise en compte de l'Agriculture Intelligente face au Climat. Au regard des solides expériences capitalisées par le partenaire CCAFS, dans la sous-région, en matière d'Agriculture
résiliente au climat notamment par la mise en place des villages climato-intelligents,
il est permis d'espérer, pour l'atteinte de l'objectif, en terme d'internalisation, de l'AIC et de sa systématisation dans les actions de développement. Cependant, pour y parvenir toutes les parties prenantes sont appelées à faire preuve de sacrifice, de dynamisme pour mobiliser toutes les énergies dans un esprit de synergie et de complémentarité
afin qu'ensemble elles puissent ancrer l'AIC dans leurs réflexes quotidiens.

Mahamadou Diallo(onep)
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